Damnatio Memoriae

Avatars illustrés - interdit aux moins de 16 ans

Londres, 1851.Il vous est apparu en rêve : resplendissant, parfait. Aucune forme, ni même de sourire. Rien de vivant vraiment, si ce n’est cette merveilleuse lumière qui vous donne envie de vous vouer corps et âme à cette magnifique et puissante entité. Vous l'avez entendu vous donner son nom, l'avez senti ne faire qu'un avec votre âme. Qu'il s'agisse d'Atoum, Shou, Tefnout, Osiris, Nephtys, Isis ou Seth, vous avez senti qu’il vous correspondait. Soudain, vous vous êtes senti entier comme jamais auparavant dans votre vie. Probablement fervent anglican, cela n'a toutefois plus d'importance à vos yeux, pas plus qu’à ceux des inconnus qui vous ont contacté quelques jours plus tard et se sont présentés à vous comme les adeptes de cette étrange déité. Une adresse inconnue, griffonnée sur un papier, vous indique que vous êtes attendu. Vous pouvez douter, les rejeter, mais vous finirez par accepter leur offre. Retrouver ces individus devient une évidence, peu importe votre genre, votre âge ou votre rang.— lire la suite

Le Deal du moment :
Cartes Pokémon EV6.5 : où trouver le ...
Voir le deal

Sans le rêve il n'y a pas de poésie possible - Parthena
Page 1 sur 2 1, 2  
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Fort heureusement pour Aspasia, son amie et logeuse faisait aussi partie d’un Cercle. Et fort heureusement pour son amie et logeuse, cette dernière ne s’était pas rendue au bal. Elle se sentait un peu de fièvre le jour-même et avait passé l’après-midi à rectifier les comptes de Frank.

Quand Louise avait vu rentrer Aspasia, l’air hagard, le visage couvert de petites plaies qu’on avait tenté de panser au mieux dans le Sanctuaire de Shou, la française s’était décomposée.

Aspasia était un peu secouée par l’expérience mais dès que le voile qu’avait fait peser Apophis sur l’esprit des adeptes s’était dissipé, elle avait eu la certitude que rien n’était arrivé à Isaya. Quand Howard avait perdu la vie la grecque avait senti l’instant même où son cœur avait cessé de battre comme un long frisson le long de son échine. Elle avait éprouvé une nausée persistante plusieurs jours après l’évènement.
Le bilan de la soirée n’était pas si catastrophique, s’était convaincue Aspasia pendant que Louise se lamentait sur ce qu’il faudrait dire aux clients quant à l’état du visage de la cantatrice.

« Le maquillage ira » affirma la grecque. Ou « je porterai un masque ».

La grecque avait aidé un Haut-Prêtre, accompli la volonté de son dieu, et son duo était sauf. Le reste semblait tout à fait secondaire. Jusqu’à ce que d’autres nouvelles ne tombent.

Annabeth était morte. Aspasia avait passé presque un dimanche entier à l’église à prier, jusqu’à ce que ses genoux soient douloureux, ses mains glacées par l’immobilité. Elle n’arrivait pas à se faire à l’idée qu’elle ne reverrait jamais son amie, si pleine de vie, si jeune, fauchée de façon tellement injuste.

Puis Frank avait commencé à embêter la grecque sur son apparence. C’est vrai qu’elle était moins jolie avec une joue tuméfiée et elle les éclats de verre risquaient de lui laisser au moins une cicatrice. Au niveau de la mâchoire, elle avait récolté une blessure plus profonde que les autres. Elle pouvait facilement être camouflée par une coiffe, une mèche, ou des artifices, mais le patron ne voulait rien entendre.
Aspasia devait chanter. Même en deuil, elle devait porter des couleurs criardes et entonner des refrains entrainants. Qu’Apophis soit en train de porter de multiples assauts dans Londres via ses portails, qu’Annabeth ne soit plus là, que les Cercles soient en danger n’y changeaient rien.

Enfin, il y avait eu l’ami d’Aspasia à qui elle avait rendu son kaftan dans un état déplorable. Heureusement, par l’entremise de Monsieur Predmore, elle avait pu le rembourser mais la confiance s’était trouvée sérieusement altérée et il circulait maintenant de drôles de rumeurs sur la grecque car le tissu était plein de sang, tout déchiré, quand elle l’avait remis à son propriétaire légitime.

Aspasia n’avait pas vu le temps passer depuis qu’elle avait empêché le Haut-Prêtre d’Isis d’ouvrir un portail dans la Tamise. Son temps se partageait entre le travail, la prière, et les bonnes œuvres. C’était toujours de cette façon qu’elle allégeait un peu la poigne de la culpabilité.

La grecque aurait voulu être davantage présente pour son Cercle mais elle en partant en chasse de nouvelles ombres elle risquait d’empirer son état et il ne fallait pas qu’elle perdre son travail. Fébrile, Aspasia attendait des nouvelles de Madame de Hastings tout en ayant parfaitement conscience qu’après les évènements récents la femme l’avait sûrement oublié.

Finalement, c’est quand Louise lui avait demandé l’origine de la boite qu’Aspasia conservait sur son chevet que la grecque avait décidé qu’il fallait au moins mettre cette affaire là à plat. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait pas revu la veuve éthérée et la seule vue de l’objet remplissait le cœur d’Aspasia d’un mélange de joie et de chagrin. Elle n’avait pas su se montrer à la hauteur d’un tel présent. L’encre était encore assez visible pour qu’elle puisse déchiffrer l’adresse des Pyre et Aspasia tenait à rendre à Parthena le contenant ainsi que ses jolis mots, effacés par l’humidité en s’excusant de ne pas avoir pu honorer son invitation à prendre le thé.

C’est donc vêtue d’une robe parfaitement sobre en étoffe vert sapin qui jurait affreusement avec son teint qu’Aspasia se présenta à la porte de la maison Pyre. Elle y frappe quelques coups et jeta autour d’elle des regards anxieux. Elle détonnait dans les environs de façon assez impressionnante et les passants l’avaient bien noté.

Elle ne savait pas ce qu’elle dirait à la jeune veuve ou pire, à sa belle-sœur, si les domestiques venaient à l’introduire dans la demeure.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

Tu n’as pas été possédée et, à en croire ce qu’on en a dit, tu dois t’en réjouir. Ce qui a été une expérience effroyable pour tant d’autres adeptes ne te parait pas insurmontable. Oh, évidemment il est impensable que tu ne compatis pas à leurs souffrances. Au contraire, tu te fais douce et compréhensive, même si on te dit que c’est pire que tout ce que tu peux imaginer mais tu ne pleures pas pour eux. Tu ne nies pas leur cauchemar, celui-ci ressemble beaucoup trop à tes propres tourments pour le qualifier autrement. Tu les plains, presque, de vivre cette incapacité à penser, cette impossibilité à se contrôler, prisonnier de leur propre corps.

Tu as passé cette nuit de terreur seule. Sans protectrice et sans égérie. J’ai réussi à te réconforter, à surgir dans les reflets de la fenêtre froide que tu as guetté pendant bien trop d’heures, mais je n’ai pu effacer la solitude d’une promesse brisée. Le matin venu, épuisée par cette nuit sans sommeil, tu as été tirée de ta tour de guet et plongée dans trop de couvertures. Des excuses que tu as déjà beaucoup trop entendues ont retenti mais tu ne les as pas écoutées et tu t’es laissée emporter. Ton corps glacé par la proximité du verre menant sur l’extérieur a alerté les domestiques car, lorsque tu mets ainsi ta santé en péril, tu mets leur vie en danger.

Les jours suivants, Raphaelle est passée comme une bourrasque avant de s’enfuir à nouveau. Elle a besoin d’aide et elle ne croit pas que tu puisses être celle à lui apporter. Tu as tenté de la convaincre du contraire, en nouant tes bras malingres autour d’elle, en la suppliant de rester avec toi, mais sa détresse ayant surpassé son amour pour toi, tu as échoué à la garder. Éventuellement, elle est revenue. Avec la venue de ses enfants, elle n’a pas eu le choix et, au fil des jours suivant le bal désastreux, tu as assisté au tricot des mensonges qu’elle propagera bientôt. Ses enfants, d’abord inquiets, n’ont douté de rien. Tu as laissé les tiens y croire également, pour les préserver.

Henry et Arianna ont grandi, mais grandi. Nous nous sommes extasiés de les revoir, d’embrasser leur joue, de caresser leurs cheveux. Notre fils a cet air mélancolique qui me brise le cœur, car je sais qu’il ne souhaite que me revoir et retourner vivre dans notre belle maison. Arianna, qui a passé plus de temps avec les enfants Pyre que nous, en est moins affectée. Elle est drôlement sage, contrairement à ses cousins, vu nos caractères, je trouve cela curieux. La fillette montre de l’hésitation en ta présence, elle reconnaît que tu lui ressembles mais elle ne sait pas qui tu es. Tu ne te laisses pas abattre, tu t’es répété tout l’automne que les dieux t’ont envoyé une seconde chance d’apprendre à connaître notre fille. Tu as été une mère exemplaire pour Henry, tu es capable de la même douceur et de la même bienveillance avec Arianna.

Avant mon décès, lors de tes jours les plus sombres, Henry est souvent venu s’étendre auprès de toi et a lu à voix haute. Même lorsque tu as été incapable de bouger, de parler ou même de sourire, il a pris son rôle de petit gardien au sérieux et ne t’a jamais abandonné. Aujourd’hui, cette habitude s’étant estompée avec sa vie dans les campagnes de Blackmarsh, tu lui demandes de venir lire pour toi. S’il le désire, tu lui proposes de chanter ou de dessiner. Tu le laisses jouer avec sa sœur dans la pièce où tu es obligée de te reposer, tu les regardes et tu imprimes leurs traits et leurs gestes dans ta mémoire, plusieurs fois, pour ne pas les oublier.

Comme tu n’as pas oublié que tes poèmes et tes esquisses se sont retrouvés entre les mains de la douce cantatrice. Mais ce que tu as écrit ? Ce que tu as dessiné ? Tu ne t’en souviens plus. Pour toi, il est plus important d’entendre la voix de ta muse lorsque tu fermes les yeux. Tes palabres sont magnifiques, mais ternes et vides comparés à la musique qui fait battre le cœur de la jeune grecque. Tu n’as pu retourner au Hideout, le monde a été trop agité pour te permettre cette sortie inusitée, tu as donc été obligée d’y fuir autrement. Tu as fait le vide dans ta tête comme tu le pouvais, enveloppée dans le noir à ne laisser que les morceaux de la musique qui se fait de plus en plus lointaine se répéter. Tu leur donnes vie en bougeant les lèvres pour suivre leurs paroles, même si tu ne sais de quels mots il s’agit. Cette performance fabulée par ton imagination est médiocre, la seule chose qui la rend supportable et la certitude immuable que dans ton cœur, elle est parfaite.

Aspasia est accueillie par une femme qui la reflète : Étrangère et sobrement vêtue de sa tenue de domestique. Celle qui lui fait face n’est pas grecque, mais indienne et son accent continue de briser l’apparence très anglaise de tout ce qui se trouve à Knightsbridge. La chanteuse du Hideout est invitée à entrer et guidée dans le salon où les invités patientent. La demeure des Pyre n’est pas très grande comparée à ce que l’on trouve dans les alentours, du moins. Parfois, il est possible d’entendre le bruit de rapides petits pas au plafond lorsque les enfants s’agitent trop.

“Vous êtes la chanteuse, n’est-ce pas ?” Dit Aishwarya sur le ton de celle qui vient de réaliser à qui elle fait face.

Elle connait Aspasia parce que tu lui as parlé d’elle. Beaucoup. Elle a vu les dessins que tu as fait, même qu’elle est celle qui a dû t’enlever tes crayons pour que tu daignes manger au lieu de te perdre dans tes croquis. Son visage ne lui est pas inconnu et, maintenant qu’elle sait que la cantatrice n’est pas seulement là pour demander à Lady Pyre de participer à une énième œuvre de charité, Aishwarya fait un peu de sur place en se posant beaucoup de questions sur comment gérer ta muse. Elle n’a pas eu à se le demander bien longtemps, car la maîtresse de maison passe à toute vitesse -son rythme régulier- devant l’entrée du salon et revient sur ses pas en constatant que celui-ci n’est pas vide. Raphaelle n’est pas vêtue de façon aussi ostentatoire qu’au bal d’automne, ni aussi soignée qu’à la soirée du cabaret. Elle aborde un style élégant mais conscient qu’elle est chez elle et n’a pas l’intention de sortir aujourd’hui.

“Bonjour, madame Gaki. Rassurez-moi, nous n’avions pas rendez-vous ?” Ta belle-sœur ajuste ses lunettes rondes sur son nez, elle aime croire qu’elle peut distraire les regards et dissimuler les blessures de son visage. “Vous êtes la bienvenue, même sans rendez-vous. Quel est l’objet de votre visite ?”
C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Aspasia adressa un sourire empli de bienveillance à la domestique. Un peu intimidée elle franchit le seuil, ne sachant que faire de ses bras qu’elle avait croisé devant elle. Elle se retint de plisser les pans de son jupon nerveusement.

La demeure était plus immense que tout ce auquel la grecque avait jamais été habituée. Elle s’y attendait un peu. Sur la fin de son mariage, quand Philip son ancien époux avait hérité d’une forte somme d’argent, Aspasia avait eu l’occasion de se rendre chez quelques membres de la petite bourgeoisie mais ce n’étaient pas des souvenirs agréables du tout. Philip cherchait déjà à la remplacer à l’époque.

La grecque releva la tête en entendant le son de la vie – le bruit des enfants. L’attendrissement se peignit sur son visage et, par réflexe, elle effleura son médaillon qu’elle portait par-dessus son vêtement.


- Tout à fait, je suis Aspasia Gaki.
Répondit l’intéressée, ne sachant pas davantage quoi dire qu’Aishwarya. Il était un peu déroutant que la femme la connaisse et elles durent se dévisager en silence jusqu’à l’arrivée providentielle de Madame Pyre car, sans Raphaelle, Aspasia se serait sûrement empêtrée dans la gêne.

La grecque se fendit d’une profonde révérence devant la Praetores.

- Non, nous n’avions pas rendez-vous.

Elle le dit avec peu d’aplomb. Il était assez malpoli d’arriver chez les autres – surtout des autres aussi riches – sans y avoir été invitée.

- Veuillez excuser mon irruption. Je me rappelle vos paroles durant le bal, votre invitation, mais les dernières semaines ont été chargées.

Aspasia adressa un regard entendu à Raphaelle. Elle nota au passage les plaies sur son visage mais ne fit aucun commentaire, pas en présence d’une personne extérieure aux Cercles, en tout cas.

- Je viens simplement vous rendre le joli coffret que vous m’avez confié à ce moment. Je n’ai pas pu faire bon usage des cadeaux de votre belle-sœur. Il y a eu un… incident et le contenu s’est retrouvé dans la Tamise.

Bonne comédienne, la grecque n’avait aucun mal à mentir pour préserver le secret – et ne pas avoir à préciser devant la domestique qu’elle avait en réalité balancé ledit coffret dans la tête d’un élu divin. Cependant, Aspasia ressentait un certain malaise à l’idée de devoir rendre un présent. Sa vision l’avait accompagnée durant les nuits agitées de ces derniers jours et, quand elle pensait à la lune, elle ne pouvait s’empêcher d’éprouver un certain réconfort.

- La boite est cependant intacte et c’est heureux. J’espère que vous me pardonnerez de ne pas avoir fait honneur au talent de l’artiste.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

L’indienne hoche la tête en entendant le nom de l’invitée, validant ses hypothèses sur l’identité de celle-ci. N’accueillant généralement pas les gens dans la demeure des Pyre mais se sentant incapable de laisser une personne patienter dehors par ce froid invivable, elle a préféré guider la nouvelle venue au chaud, au risque de paraitre un peu sotte en exécutant des tâches qui ne sont pas les siennes.

Ta belle-soeur surgit dans la pièce, interrompant la voie qu’elle a décidé plus tôt d’emprunter. Prisonnière dans la paperasse, toutes les raisons sont bonnes pour tarder à accomplir la responsabilité que lui a assigné Pleasant. Se promener d’un bout à l’autre de la maison en prétextant devoir y trouver un quelconque objet de nécessité constitue jusqu’à ce jour sa meilleure technique. Excepté la lassitude liée à la fatigue et l’éclairage de jour qui pénètre dans la pièce, Raphaelle porte sur la cantatrice le même air attentivement austère.

“Oui, oui. Ne vous inquiétez pas, mon invitation n’a pas expiré." Précise-t-elle, au cas où.

Découvrant la raison de la venue de ta muse, la maîtresse de maison oblique le haut de son corps vers la domestique au teint foncé à ses côtés.

“Allez chercher Parthena.
- Oui, madame.”

La domestique, plus jeune que toi de plusieurs années, file à petits pas rapides et disparaît dans les couleurs de la maison, laissant les deux adeptes seules.

“Je suis surprise que vous ayez fait tout ce chemin pour une boîte.”

Les mots de Lady Pyre laissent sous-entendre une certaine suspicion de sa part, mais nous savons qu’elle n’a pas retourné la situation suffisamment dans sa tête pour arriver à une conclusion différente que celle qu’elle vient d’énoncer.

“J’espère que vous, Aspasia, vous portez bien. Et, croyez-le ou non, vous n’avez rien à vous faire pardonner. Cette soirée fut hors du contrôle de tout le monde, mieux vaut que le contenu du coffret se retrouve dans la Tamise plutôt que vous.”

Tu apparais à l’entrée de la pièce, tes doigts se tenant au cadre de la porte et ta tête mollement coiffée qu’à moitié révélée. Une pièce de dentelle noire couvre tes cheveux tressés et, fidèle à toi-même, tu n’as pas retiré la longue blouse qui protège tes tenues sables avant de te présenter à l’invitée. Tes prunelles trop bleues s’illuminent en reconnaissant la grecque et un sourire se dessine sur ton visage vaporeux.

Es-tu subitement paralysée par la vue de ta sublime muse au point de ne pas aller à sa rencontre ? Je n’ai pas peur, je la contemple. Seigneur, Parthena, tu as tout intérêt à te rapprocher, alors.

En premier lieu, tu lui envoies la main.

“Bonjour Aspasia.” T’exclames-tu en forçant ta gorge pour que ta voix fluette atteigne la chanteuse. Hélas, l’effet le plus remarquable que tu produits est de faire sursauter Lady Pyre qui se retourne en un bond.

Comme la praetores ne s’indigne pas de ta soudaine arrivée, tu ne prends pas la peine de prononcer des excuses. Sous la lumière du jour et des lampes qui tentent tant bien que mal de remplacer la noirceur malaisante qui règne sur Londres hivernale, les couleurs qui te rendent si singulière brillent différemment. Moins fantomatique que dans les ruelles de Brick Lane mais somptueusement plus souffreteuse, honorant ton titre de veuve éthérée, d’âme sœur perdue des histoires romantiques.

Tu contournes la grande dame blonde et tu t'assois près de Aspasia. Tes cils battent rapidement et tes yeux refusent de quitter la cantatrice trop longtemps. Je n’ai pas encore décidé qui, parmi tes frères et toi, est le plus insolent des Pyre. Chacun de vous possédez cette impertinence prête à sévir et à lancer sans détour :

“Oh, vous avez été blessée ?” Tes doigts ornés de veines violacées s’étirent en direction du visage coloré de l’artiste mais n’y touchent pas. “Quelle nuit cruelle ce dût être. Vous n’êtes pas obligée de me répondre, vous faire replonger dans ces eaux me déchirerait.” Tes mains retombent sur ta jupe, sur l’épais coton victime de ta passion pour la peinture.

C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
- Oh.

Répondit Aspasia alors que Raphaelle lui précisait que l’invitation ne connaissait pas de date d’expiration. Cela rasséréna un peu la grecque jusqu’à ce que la grande femme ne suggère à sa domestique d’aller chercher Parthena. Par tous les dieux, qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ?

L’impression de malaise de la grecque empira puisque Madame Pyre semblait un tantinet suspicieuse. Apasia ne savait même pas ce qu’elle pourrait vouloir à part rendre la boîte. En fait, personne ne lui avait jamais fait un tel cadeau, surtout pas une femme d’un rang si élevé par rapport au sien, elle n’avait absolument aucune idée du protocole qu’il fallait appliquer en de pareilles circonstances.

Il lui apparut un peu trop tard que les Pyre devaient disposer de tout un tas de coffrets semblables et ce qui avait de la valeur aux yeux de la grecque n’en revêtait peut-être pas autant pour la famille de bourgeois.

- Croyez-le ou non Madame mais je suis vraiment venue pour la boîte. Il n’y a aucune pensée insidieuse derrière ma présence.

Aspasia le dit d’une voix contrite, encore davantage alors que Raphaelle assurait qu’elle ne devait rien se faire pardonner. Elle avait abimé le cadeau, le bon d’achat et l’invitation, elle ne les méritait certainement pas.

- J’espère que vous vous portez également aussi bien que possible au vu des circonstances.

La grecque ne pouvait pas soupçonner que son interlocutrice allait simplement « bien » parce qu’elle était blessée et parce que personne ne pouvait aller « bien » tout court après de tels évènements. Il y avait de quoi ébranler même la plus solide des montagnes.
Aspasia baissa le ton autant que faire se peut et glissa.

- En réalité, l’humidité ne vient pas vraiment de la Tamise. J’ai dû utiliser la boîte pour… sauver Monsieur Predmore de lui-même.

Un mouvement dans son champ de vision fit relever le nez à la grecque et ses yeux se posèrent sur Parthena. Elle n’avait pas l’air aussi mystique et fantomatique, que le soir de leur rencontre – peut-être était-ce Aspasia qui avait fini par se l’imaginer ainsi en pensée – mais cela ne déçut pas vraiment la cantatrice. Elle eut au contraire un petit pincement au cœur parce que Parthena paraissait tellement plus mortelle, plus fragile, souffrante d’un mal qu’Aspasia ne pouvait nommer. Il y avait toujours cette même fièvre dans ses yeux pourtant et la grecque rendit à la veuve son sourire.

Aspasia se fendit d’une révérence quand Parthena s’approcha.

- Bonjour Madame.

Alors que Parthena venait s’assoir plus près, la grecque porta toute son attention sur sa personne et un frisson lui parcourut l’échine. La surprise se peignit un instant sur son visage, et disparut dans un battement de cils.

Ainsi, Parthena avait été élue, elle aussi. Cette pensée fut confirmée par les paroles de la veuve et Aspasia secoua doucement la tête en réponse.

- Ça va. Je ne suis pas à plaindre, ce n’est qu’un peu de sang, ça partira. Les choses auraient pu être bien pire…

En songeant à Annabeth, la grecque ajouta avec un bref souffle nasal.

- Elles l’ont été pour trop de gens.

Aspasia aurait voulu demander à Parthena comment elle se portait et ce que cela faisait d’avoir été tout récemment choisie par les dieux de l’Ennéade mais elle se rappela brusquement la raison de sa venue. De ses mains gantées elle sortit le coffret de la poche de sa robe.

- Malheureusement, votre cadeau n’a pas survécu à la soirée. Je voulais vous rapporter en mains propres ce qui a dû vous demander tant d’efforts… J’ai pu sauver quelques fragments.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

Raphaelle ne répond pas mais hoche la tête. Elle se porte aussi bien que possible, sans vraiment en avoir le choix. Ta muse provoque sur le visage de la praetores une expression de surprise derrière ses lunettes studieuses.

“Même lui a besoin qu’on le sauve, de temps à autre.”

Lui si bénévolent et sage avec les adeptes, accueillant et calme, le voir blessé est douloureux. Il a mérité d’être épargné, mais Apophis n’a cure de l’altruisme de ceux qui tiennent le pouvoir de ses ennemis entrent leurs mains. Par ailleurs, il est un des nombreux amis de Pleasant, un homme réservé qui l’accompagne et préfère lire, t’en souviens-tu ? Je doute que tu l’ais déjà vu, mais ton frère t’a partagé certaines aventures dans lesquelles il l’a entraîné.

Tu voles jusqu’à Aspasia comme un papillon vers le feu d’une lampe. Malgré tes cernes creuses, ce n’est pourtant pas toi qui a été brûlée, abîmée et meurtrie. Tes traits éthérés fondent en une moue triste, apeuré par les mots de la grecque et leur poids. Tes mains veulent sur poser sur ses épaules pour la soutenir, sur ses mains pour la réchauffer, mais elles retombent sur tes genoux, inaptes à franchir la barrière des convenances qui vous sépare. Heureusement, tu peux user de tes mots.

“Veuillez m’excuser, je vais chercher du thé.”

Proclame la maîtresse de maison en tournant les talons et fuyant le souvenir de cette soirée et ce qui est arrivé de bien pire.

La boîte que tu as délicatement décorée de fleurs d’encre et remplie avec passion revient à toi. Tu te risques à baisser les yeux sur celle-ci, levant les cils vers Aspasia pour la surveiller. Elle peut s’évaporer et redevenir le souvenir qu’elle a été depuis la soirée du Hideout. Avec précaution, le coffret s’ouvre et tes doigts saisissent aussitôt les papiers brunis par Londres et bleus d’encre diluée. Sauf si tu acquiers soudainement le don de revenir en arrière, tes proses resteront à jamais indéchiffrables. Un index caresse lentement la texture ondulée du papier et tu souris à ta muse.

“Aspasia...” Tu murmures comme une confidente. “Mon cadeau a survécu. Là...”

Ta main lasse pointe en direction de la cantatrice.

“...Quelque part là…” Puis tu désignes ta propre tête aux boucles qui refusent de se plier aux coiffures si plates qu’on veut lui imposer. Tu prends l’une des pages avec le plus d’écriture discernables. “...Et un tout petit peu ici.”

Toute ta vie tu as entendu que bientôt, la mort va venir te prendre. Tu vis comme si les prochaines années sont les dernières et, malgré ton temps théoriquement compté, tu es lente. Ta voix tranquille étire presque chaque mot que tu prononces, patiente et délicate. Si Aspasia se laisse emporter par tes palabres, tu en feras ta prisonnière.

“Si vous avez lu mes poèmes, ils sont à présent notre secret.” Ton visage se met ensuite à briller d’une innocente malice, d’amusement. “Au contraire, si leur contenu est pour vous un mystère, je crains que vous devrez vivre le reste de vos jours en vous demandant ce que j’ai bien pu écrire.”
C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Aspasia salua Raphaelle quand elle s’éloigna puis reposa son regard sur Parthena. Celle-ci ne semblait pas plus émue que ça de l’état de ses œuvres.

La grecque s’apprêtait à se répandre en excuses mais l’air serein de son interlocutrice la coupa dans son élan. Elle se contenta de la contempler bêtement.

Parthena parlait bien, ses mots avaient une façon enchanteresse de présenter la situation, comme si par ce « secret » les deux femmes partageaient désormais quelque chose.

Aspasia qui s’était attendue à la moue capricieuse d’une jeune bourgeoise se retrouvait coite, ne sachant que répondre devant des paroles si justes. Pour faire bonne mesure elle commença par sourire.

- J’ai pu en lire une partie. Vos poèmes étaient…

« Vifs, piquants, captivants, troublants. Personne ne m’a jamais écrit comme ça. Personne ne m’a jamais écrit tout court. » aurait voulu dire la grecque. Elle se racla la gorge.

- Magnifiques. Oh, ce doit sonner bien plat comme compliment mais je le pense sincèrement. Certains seront, je le crains, à jamais perdus pour vous et moi. Cela me chagrine un peu, vous aviez tout bien pensé à mon attention et je n’ai pas été très délicate avec votre présent. Vous… Vous écrivez souvent ?

Aspasia ne savait même pas qu’une femme pouvait produire ses écrits, elle supposait donc qu’il s’agissait d’un passe-temps, mais voilà : Parthena était douée.

Les métiers de l’art pour les femmes étaient souvent associés à des milieux peu fréquentables comme ceux du spectacle, la grecque en savait quelque chose, et pourtant elle ne pouvait plus imaginer aujourd’hui ne pas vivre de son art.

- Je vous ai apporté un petit quelque chose à vous et à votre belle-sœur pour me faire pardonner.

La grecque avait presque oublié ce détail. Il fallait dire que c’était un cadeau de piètre importance par rapport à celui que lui avait offert Parthena.

Aspasia tira de sa poche une bourse qu’elle ouvrit. A l’intérieur, comme de petits galets, deux mataki, du verre bleu. Sur chacun avait été peint un œil blanc, fixe, inflexible.

- Dans ma culture, ils protègent du mauvais sort. Je ne sais pas si cela fonctionne contre les périls que nous devons affronter mais mieux vaut mettre toutes les chances de notre côté, n’est-ce pas ?

La grecque remonta sa manche pour dévoiler son propre mataki, accroché à un lien de cuir autour de son poignet. On lui avait accroché le bijou à sa naissance et on avait desserré les nœuds à mesure qu’elle grandissait. Aspasia pouvait compter sur les doigts d’une main le nombre de fois où elle l’avait enlevé.

Elle ne pouvait rien faire de plus concret pour protéger la famille Pyre mais puisqu’elle croyait sincèrement au pouvoir de ces amulettes elle avait au moins le sentiment que c’était un début.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

Magnifiques et, maintenant, disparus. Tes poèmes l’ont atteinte et leur durée de vie éphémère les a rendu encore plus précieux. Tu admires ta muse avec mansuétude… Non, tu n’affiches aucune indulgence, car Aspasia n’a rien à se faire pardonner. Sous tes cils tu es avenante et emplie de douceur, tu te laisses bercer par la présence de la cantatrice tout près de toi.

“J’écris souvent, surtout pour me souvenir. Tout comme vous j’éprouve du chagrin, vous avez partagé avec moi une sublime chanson et je la perds peu à peu.”

Tu détailles les lettres floues d’un poème ayant été roulé dans la boue, effacé et dorénavant oublié à jamais.

“Il y aura d’autres poèmes, comme il y aura d’autres chansons.”  

Tu parles avec affirmation et certitude, tu écriras encore pour Aspasia et tu vis dans l’espérance qu’elle te confiera à nouveau sa voix.
Ton souffle lâche un Ooh intrigué et surpris. Tu découvres ce présent avec une main contre ton cœur et stupéfaite. Les galets se dévoilent devant toi et tu ne peux t’empêcher de t’en émerveiller. Le bleu des mataki va avec celui de tes yeux, l'œil te renvoie la curiosité avec laquelle tu le fixes.

“Vous nous honorez d’ainsi partager un fragment de votre culture avec nous. Votre présence et votre bonté sont des preuves irréfutables de leur pouvoir. Raphaelle se réjouira aussi de cette intention.”  

Tu es une jeune femme blanche issue d’un milieu aisé. Tu n’as connu ni la faim ni la pauvreté. Tu es belle et anglaise, petite et abondamment plus privilégiée que la majorité des femmes qui vivent dans ce pays. Tu n’es pas exempt de maux, mais la couleur de ta peau n’a jamais été un frein à ta vie. Pourtant, tu ne veux pas manquer de respect à ce présent mystique.
Interrompant ta contemplation de l’artefact protecteur, tu rejoins les yeux tristes d’Aspasia. Tu t’y égares le temps de réaliser à quel point tu as échoué à représenter leur profondeur sur ton tableau.
Je dois les refaire ! Plus tard, ne t’inquiète pas.
Tu reviens dans le moment présent, celui des poèmes introuvables et des dons de protection.

“Comment dois-je le traiter ? Je le dissimule dans ma poche, ou dois-je en faire un pendentif ? Me protègera-t-il si je le garde sous mon oreiller pour veiller mes nuits ?”

C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Pour se souvenir ? La condition de Parthena la faisait-elle souffrir d’un déficit de mémoire ?

Aspasia raffermit son sourire quand la veuve évoqua son chagrin, comme pour dissiper toute inquiétude. Elle se demandait comment Parthena avait même deviné à quel point la chanson qu’elle avait interprété pour elle était bicéphale : elle recelait autant de joie que de chagrin.
C’est parce que certains souvenirs auxquels elle était associée étaient si heureux, parce qu’ils avaient depuis longtemps été engloutis par le passage du temps, recouverts de la poussière de la nostalgie, que les paroles revêtaient tant d’importance.
Peut-être Aspasia chantait-elle pour se souvenir également. Elle n’avait jamais vu les choses sous cet angle-là.

- Le spectacle était éphémère par essence mais…

La grecque observa Parthena qui elle-même avisait ses poèmes abimés. Aspasia ne savait pas si sa proposition était appropriée et pourtant elle décida de la faire quand même :

- Je peux l’interpréter quand vous le souhaitez. Un peu d’échauffement, un lieu avec une bonne acoustique sont tout ce dont j’ai besoin.

Si l’effet qu’avait eu sa voix sur les nerfs de la veuve était telle que Madame Pyre l’avait décrite alors ce n’était pas grand-chose. Et puis Parthena semblait apprécier sincèrement la musique avec une dévotion qu’Aspasia avait rarement vu. Peut-être était-ce là la marque des gens qui avaient le temps de se consacrer uniquement à leur art ? La grecque n’aurait su dire, elle n’avait jamais rencontré de chanteuses d’opéra mais l’image d’un l’artiste transi, entièrement absorbé par son talent, ne lui était pas inconnue.
- Et vous, comment peut-on vous lire ? Est-ce que vous… publiez ?

Hasarda la grecque. Elle sourit avec douceur en notant l’intérêt de Parthena pour le mataki. Plus la veuve était près, plus Aspasia remarquait des détails qui l’inquiétaient un rien : ses cernes, ses cheveux pas tout à fait disciplinés – pouvait-elle vraiment le lui reprocher ? ses propres boucles n’obéissaient à aucune des coiffures en vogue – sa pâleur, sa maigreur. La grecque, dont le régime alimentaire se composait en majeure partie d’aliments peu variés mais qui tenaient au corps comme les pommes de terre ou le blé, était bâtie de façon bien plus trapue et dès qu’elle posait l’œil sur des jeunes dames éthérées comme Parthena elle éprouvait un frisson d’empathie. N’avaient-elles pas froid ?

- Ce n’est pas grand-chose.
Fit Aspasia avec un souffle nasal amusé.

- Vous pourrez faire l’expérience de votre pouvoir par vous-même, vous verrez.
Affirma-t-elle avec une certaine passion, la conviction de ceux qui croient sans l’ombre d’un doute.

- Le mataki attire le mauvais œil et le garde fixé sur lui. Souvent, on le suspend devant une maison, une chambre, près d’un enfant… Le porter sur soi va aussi très bien. Ou le poser sur votre table de chevet, par exemple.
Aspasia imaginait mal une femme du rang de Parthena se balader avec une babiole de si peu de valeur en pendentif. Ou peut-être qu’elle la trouverait « exotique »… Ce serait le moindre des maux si elle gardait le talisman avec elle.
- S’il se casse c’est qu’il a contré un mauvais pas très puissant ! Il aura rempli sa fonction alors ne soyez pas triste.

Et vraiment, imaginer Parthena triste était la dernière chose qu’Aspasia voulait. Elle avait déjà l’air à moitié entre ici et un ailleurs dont la grecque n’avait aucune idée.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

“Si vous chantez à nouveau, je ne vous laisserai jamais vous arrêter.”

Sans ta voix melliflue et ton sourire de spectre avenant, on peut avoir la fausse idée que tu as proféré un avertissement, une menace décorée de rubans violets et cassonades. Jamais tu n’as l’idée de menacer Aspasia, ni même de l’inquiéter, mais c’est sans aucune hésitation que tu aimerais être bercée par sa voix jusqu’à ce qu’elle t’endorme à jamais. Aujourd’hui, tu préfères t’exalter de la courbe de ses joues et réconforter sa chaleureuse culpabilité. Est-ce une expérience plaisante de se languir de son chant ou attends-tu qu’elle te l’offre non pas par charité mais parce qu’elle veut que toi, Parthena, sois l’auditrice des fragments de son âme ? C’est un caprice qui risque de t’arracher à la voix d’Aspasia si tu n’es pas prudente.

“Je ne publie pas, mais je peux vous prêter mes écrits si vous souhaitez les lire. À vous, j’ai créé de magnifiques images pour célébrer la protégée de Saraswati, mes poèmes sont rarement ainsi.”

Tu retiens de qualifier tes écrits comme étant une carcasse glorifiée de la maternité, ou qu’ils sont un miroir à la déliquescence de ton corps brisé. Ces mots sont trop sombres pour être prononcés devant la grecque, tu veux préserver son sourire lorsqu’elle est auprès de toi. Partager l'intimité de tes lettres avec elle n’est pas un problème puisque tu ne seras pas à ses côtés pour la voir se décomposer sous les coquerelles et les Tassi de tes écrits.

Tu fermes ton poing sur le mataki et serres le présent contre ta paume. Tes jointures rejoindre rejoignent tes lèvres, tu ne sais pas quoi faire de ce présent ? Le sur ta table de chevet pour que nous puissions nous voir en paix sans que les ombres ne t’enlèvent à mon étreinte est une bonne idée, non ? Nous avons une enfant si pure et si vulnérable, ne veux-tu pas lui en faire un bracelet comme celui porté par la cantatrice pour qu’aucun malheur ne s’abatte sur elle ? Ne pouvant plus la protéger moi-même, cela me rassurerait de la savoir en sécurité des mauvais sorts.

“Aspasia, s’il se casse je vais vous devoir ma vie !” Ton sourire s’étire et ta tête tombe d’un côté. “Comment le marin égaré remercie-t-il la sirène de l’avoir guidé jusqu’au rivage ? Parcourt-il le monde pour conter son récit ou se jette-t-il constamment à la mer pour la couvrir de présents ?”

Insidieuse poète, nous savons tous les deux que tu as voulu dire qu’il est retourné s’échouer contre les rochers pour espérer la revoir ! C’est ce que tu ferais… ou plutôt c’est ce que tu as déjà fait. Nous ne sommes pas mariés car tu as parlé de mes ensorcelants talents de musiciens à ton entourage, tu as plongé dans l’océan et nous avons réussi à nous rejoindre malgré la tempête -ou les Plaies, tu as abandonné l’envie de plaire à mère et d’ici je ne peux retenir de la comparer aux horreurs de la nature. Lorsqu’elle parle, des sauterelles bondissent de sa bouche pour s’emmêler dans les cheveux de ses interlocuteurs. Seigneur, Parthena…

Peu affectée par tes propos peu ragoûtants, tu détaches la broche qui maintient ton col en place et défait les premières agrafes de ta blouse. Aspasia n’a pas à craindre pour son innocence, le mauvais temps t’a obligé à porter plusieurs tissus et les plis qui gonflent ta poitrine plate s’assurent de ne rien révéler. Tu prends la chaîne à ton cou et tires sur celle-ci jusqu’à ce que le pendentif sur celle-ci sorte de ta chemise. Le bijou ovale encadré de délicates arabesques d’or abîmé renferme une mèche sable. Dans ta paume bleue, tu joins le mataki contre mes cheveux, le joyaux turc jurant avec le brun de l'orfèvrerie anglaise.

“Si je le porte ainsi, j’aurai la protection d’Owen et du mataki.” Et la cage de ta viduité va être plus solide. Au risque de laisser ton sourire affable se ternir d’une goutte de mélancolie, tu ajoutes : “Owen était mon époux et ma muse avant vous.”

Aspasia et moi sommes des enfants de la musique aux cheveux noirs et à la nature fondamentalement bénéfique. C’est tout ce qui nous unis, j’ai l’impression. Je ne suis ni étranger ni du peuple, je manque d’humilité et j’ai vécu ma vie avec intensité et passion, comme le feu. Cette jeune femme ne dégage pas cette aura, tu ne brules pas devant elle, au contraire, elle brille comme la lune.

C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
- Depuis le temps, j’aurais bien aimé avoir trouvé un moyen qui me permettrait de chanter des heures durant sans avoir à ressentir la moindre fatigue mais je crains que ce soit le problème de la mortalité : on ne peut toucher le divin seulement de façon éphémère.

Aspasia répliqua d’une voix légère quoi qu’un peu songeuse. Ses chants avaient toujours été un moyen pour elle de se rapprocher de Dieu, de conter la beauté de Son monde, de la transmettre à ceux qui en avaient désespérément besoin. C’est pour cela que le talent de la grecque s’était révélé dans des églises improvisées.

Qu’aurait pensé sa grand-mère si elle avait su qu’Aspasia employait maintenant ce qu’elle qualifiait de « don » dans un Cabaret ? La grecque écarta cette pensée et s’ancra dans le moment présent en fixant Parthena.

- Saraswati ?

Demanda Aspasia avec curiosité et un rien de gêne. Elle n’avait que trop conscience de son inculture par rapport à une femme du rang de Parthena et pourtant cette dernière semblait tout faire pour la mettre à l’aise. La façon dont la veuve s’exprimait donnait l’impression à Aspasia qu’elles s’étaient vues plus d’une fois, qu’elles avaient partagé ensemble plus qu’une soirée où Parthena semblait d’ailleurs bien plus absente. Était-ce le confort de son foyer qui lui conférait plus d’assurance ?

La grecque fut brièvement rappelée au souvenir de la lune qui baignait le corps inconscient de Monsieur Predmore et de la prière qu’elle lui avait alors adressé. Ses pensées s’étaient momentanément portées vers la veuve et peut-être un instant s’était-elle demandé si elle aussi contemplait en ce moment l’astre parce que dans toute cette noirceur, dans toute cette douleur, ses poèmes qui voletaient dans la boue semblaient le seul rappel qu’il existait encore, après l’aube, des choses qui valaient la peine qu’on l’attende.

La grecque aurait voulu avoir ce genre d’assurance quand elle se débattait avec son chagrin après la mort de Beth.

- La question serait davantage « si vous souhaitez me les partager ».

Ah, c’est qu’elle n’était pas sûre de bien pouvoir profiter de tout ce talent, Aspasia, elle qui confondait encore un mot avec un autre et avec qui les lettres semblaient jouer à cache-cache. Entendre la poésie déclamer c’était autre chose que de devoir la lire.

- Vous ne me devrez rien du tout, je pourrais vous ramener des chariots de mataki si vous le souhaitiez…

… Et si Aspasia avait les moyens de se les fournir… Elle se les procurait généralement auprès d’une de ses connaissances et ses relations avec la communauté n’étaient plus au beau-fixe depuis l’affaire du kaftan abimé après le bal. Comme toute chose, cela finirait par passer.  

- … Les sirènes ne font-elles pas échouer les pauvres marins ?

S’interroge la grecque à voix haute. Elle secoue ensuite doucement la tête.

- Si la sirène s’est donné ce mal pour préserver le marin alors je pense qu’elle aimerait que ledit marin demeure au sec, sur le rivage, et prenne soin de lui.

Les actes de charité se suffisaient à eux-mêmes.

Aspasia ne se détourna pas en voyant Parthena dégrafer le devant de sa tenue, elle avait bien trop l’habitude de frayer dans un milieu féminin où il était commun de s’entraider pour enfiler un costume. Apercevoir un carré de peau ne l’aurait pas effarouché puisqu’il appartenait au beau sexe, elle était surtout curieuse de savoir ce que la veuve allait faire du mataki.

Les yeux d’Aspasia s’écarquillèrent un rien en découvrant le médaillon et la mèche de cheveux. Instinctivement, elle porta la main à celui qu’elle-même portait, en laiton tout simple, sans aucune fioriture.

C’était un grand honneur que Parthena lui faisait en arborant ainsi son cadeau aux côtés d’un objet aussi chéri, songea Aspasia avec une pointe de culpabilité parce qu’elle n’avait pas pu montrer aux présents de la veuve le même égard.

Cependant, le mataki était tout à fait spécial dans sa nature. C’était un don, oui, mais il avait pour but de protéger son porteur. La veuve était intelligente de le mettre si près de son cœur jugea la grecque, toute imprégnée du pouvoir que l’objet dégageait à ses yeux. Elle n’avait jamais vu une britannique traiter avec un tel respect le produit d’une autre culture jusqu’à le comparer au souvenir d’un être cher.

- Veuillez accepter mes condoléances.

Souffla Aspasia.

- Les morts vivent dans le souvenir que nous conservons d’eux.

Affirma-t-elle avec une expression qui recelait autant de douceur que de chagrin, transformant le tout en une espèce de nostalgie.

La grecque s’apprêtait à poursuivre quand elle fut soudain frappée par le sens des mots de Parthena. Avec peu d’éloquence, Aspasia demanda :

- Votre muse… ?
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

“Peu parviennent à effleurer le divin, mais nous le pouvons. Si nous sommes prêts à en payer le prix, l’art nous permet de transcender notre mortalité.”

Une peinture immortalise un visage et une chanson capture une émotion. Tu as fait un nombre incalculable d’esquisse à mon effigie sans craindre une seule seconde ma perte. Aucun de ces portraits n’a été fait pour me garder en vie, j’ai été ton modèle vivant par passion, il n’a jamais été question de me préserver au travers les coups de crayons et les toiles. Pensant que tu aurais toute la vie pour me dessiner, tu n’as pas essayé de conserver ces esquisses. Certaines ont disparu, d’autres ont été détruites. Tu ignores lesquelles ma mère a prises et tu ne saurais te souvenir de celles que tu as ruinées dans un élan de folie. La peine qui t’a submergée en réalisant la perte des traces de mon existence est encore vive dans ta poitrine. Je ne peux pas t’en vouloir d’avoir eu peur que le souvenir de mon visage soit remplacé par celui de tes dessins. Tu donnerais ton âme au Diable pour ravoir l’intégrité de tes cahiers à dessins, mais je l’ai prise avec moi en mourant et tu n’as plus rien à négocier avec le fourbe démon.

“Déesse Hindou des arts !” Et de nombreuses autres choses, mais tu y as associé Aspasia pour ce domaine davantage que pour son ascendance sur les rivières. “S’ils vous intéressent, je vous les partagerai. Prenez garde, Aspasia, du risque de me haïr suite à leur lecture.”

À ta place, j’oeuvrerais pour préserver l’esprit de ma muse mais tu préfères l’étendue des immondices sorties de ton âme. Tu as écrit à propos d’amour, mais le chagrin, la déception et les supplices sont des thèmes omniprésents dans tes poèmes les plus récents. Ce que tu ne peux partager à voix haute, tu le couches sur papier, usant d’allégories que tu juges évidentes pour exprimer ce qui ne se dit pas. Personne ne les lit car personne ne s’intéresse à la poésie d’une femme incapable de discerner les illusions de la réalité.

“...Ou les marins s’échouent pour les rejoindre ?” Réponds-tu en imitant le ton de la cantatrice. “Sur terre, le marin est voué à vivre le reste de sa misérable existence en sachant qu’aucun son ne sera plus enchanteur, plus… divin, que le chant de sa salvatrice.”

Si la possibilité s’offre à toi, tu n’hésiteras pas à te jeter dans une mer orageuse et à y couler si cela te permet d’entendre à nouveau ma musique. C’est impossible et chaque jour où le bruit de mon archet contre les cordes de mon violon s’estompe et te plonge dans le désespoir. La musique est vache, car seules ses partitions survivent et les regarder est un fardeau. Les notes sont là, sur un papier, mais sans le virtuose pour les interpréter elles ne servent à rien.

Je suis reconnaissant que tu ais pu entendre la voix de cette jeune femme grecque. Grâce à elle, tu as compris ce que je m’évertue à te dire depuis longtemps, qu’il existe d’autres magnifiques sons dans ce monde et ils méritent ton oreille tout autant que moi.

Tes yeux sont prisonniers du bijou funeste et du mataki. Paralysée, un voile mélancolique prend place sur tes traits fatigués. Les souvenirs s’effacent avec le temps, c’est normal. Ils s’effacent trop vite et tu t’en veux de ne pas réussir à les garder vivants. D’une voix plus calme, travaillant intérieurement à gérer cette peine qui veut sortir et s’étaler sur la cantatrice, tu lui réponds :

“Ma muse qui m’inspire à écrire et à peindre. Oh, je ne vous comparais pas aux nymphes d’Apollon, elles se font de plus en plus insipides, ce que vous n’êtes pas.” Tu gardes le mataki dans une main et tu replaces mon pendentif contre ton cœur. “Si je puis vous rassurer, à l’opposé des hommes partageant ma vocation, je ne vous ai point peinte indécente.”

Enfin, tu relèves la tête et la tristesse de ma mention se mélange à l’ennui suit à l’idée soulevée dans tes propos. En es-tu certaine, Parthena ? Je crois me souvenir que tu l’as peinte les cheveux pas tout à fait attachés ? En effet, mais ce serait un gaspillage d’huile de les enfermer dans un petit chignon.

C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Aspasia n’avait pas grand-chose à répondre, elle était tout à fait d’accord avec Parthena mais ne pouvait pas formuler son point de vue avec autant d’éloquence qu’elle.

La grecque médita cependant sur les paroles de son interlocutrice et s’interrogea à voix haute :

- Quel prix ?

Elle n’avait jamais eu le sentiment de devoir payer pour pouvoir chanter, à moins qu’on ne voie son travail comme la conséquence directe de sa répudiation mais Aspasia ne le vivait pas ainsi. Elle avait toujours chanté, petite, adulte, mère, en deuil ou amoureuse, la musique était sa joie, contrairement à tout le reste elle n’avait rien eu à donner pour que le sort lui soit favorable et lui accorde une tessiture particulière.

- Ah. Je connais si peu de choses au sujet de la culture Hindou.

Déplora la cantatrice. La remarque de Parthena lui fit hausser les sourcils et ce fut avec une pointe d’amusement qu’elle répondit :

- Je n’ai jamais haï personne, je ne vais pas commencer avec vous d’autant que vous me témoignez beaucoup de bonté. Oui, ce que vous écrivez m’intéresse bien que…

Elle ne pouvait pas déclarer de vive voix qu’elle aurait eu du mal à le lire alors elle préféra feinter :

- … La poésie est toujours mieux appréciée déclamée, qu’en pensez-vous ?

Résolument, Aspasia n’était pas d’accord au sujet de cette analogie avec la sirène. Pour elle, personne ne devait se jeter à corps perdu, jusqu’à s’oublier soi-même, dans l’océan de sa passion, quelle qu’elle soit. C’était peut-être un peu gros de la part de la grecque d’affirmer cela avec aplomb puisque, dans sa dévotion aux autres, elle aurait préféré mettre le feu à sa personne pour garder autrui au chaud. S’il avait fallu en arriver là, oui, elle en aurait été capable, de cela et de bien d’autres choses qui représentaient pour Aspasia l’apanage d’une femme de foi.

- Peut-être que la sirène et le marin peuvent faire un compromis, alors. La sirène l’a sauvé, c’est qu’elle se soucie de lui, et quand on se soucie sincèrement des gens on préfère qu’ils vivent bien, qu’ils veulent longtemps et heureux, même si cela veut dire vivre loin de nous.

La grecque cilla. On l’avait déjà appelé « muse » par le passé, mais c’étaient généralement des poivrots qui se voulaient poètes à la fin d’une soirée un peu trop arrosée. Que ce soit dans les yeux d’une femme que se reflète tout cet émoi était élogieux pour Aspasia – elle avait toujours davantage goûté les compliments du beau sexe – sans qu’elle sache trop quoi en faire. Elle était toujours saisie par la crainte qu’on ne la voit pas au-delà de son statut d’étrangère, d’exotique, comme si elle n’était rien d’autre qu’un de ces marbres du British Museum.

Pour la très croyante grecque, l’idée que des hommes puissent avoir envers elle des pensées peu chastes était paradoxalement le dernier de ses soucis. Elle avait appris avec le temps qu’elle n’était responsable que de ce qui se passait dans sa propre tête et si au début les élucubrations de prétendants un peu trop pressants lui avaient donné l’impression qu’elle avait commis quelque faute, elle avait décidé depuis que les hommes étaient ainsi, leurs idées quand elles étaient voilées par leur désir prenaient vraisemblablement des chemins alambiqués pour arriver à des conclusions ridicules.

Aspasia ne savait pas si elle aurait dû être reconnaissante envers Parthena de chercher à la rassurer sur ce point ou étonnée qu’elle ait même pensé au fait qu’il était possible de la représenter indécente.
- Je vous ai inspiré une peinture, vraiment ?

C’est qu’une toile n’était pas donnée. Aspasia eu un sourire presque contrit.

- Ne vous méprenez pas, je suis flattée, mais… Eh bien, nous avons passé une soirée ensemble. Ne voulez-vous pas apprendre à me connaître un peu plus ?

On verrait bien alors si ce n’était que le vernis de nouveauté qui inspirait la veuve.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

“Celui de sacrifier notre âme au nom de l’Art, bien sûr !”

Ce que tu nommes âme avec un entrain palpable n’est pas tout à fait celle jugée par l’Éternel à notre mort. Elle est le temps et le cœur investis dans la passion, toutes les médiocrités produites avant qu’un chef d’oeuvre ne soit créé. Ton âme est le courage de continuer malgré les critiques qui fouettent le visage, la motivation de s’améliorer malgré les caresses de compliments. Alors que la poésie reflète tes pensées, ce sont tes peintures qui reçoivent cet éclat d’âme, ce bout de toi si personnel que tu dévoiles à la vue de tous. Tes toiles sont magnifiques et étranges et sombres et colorées et inquiétantes, décorées de sourires et de corps tordus et de fleurs et désespoir et de rêves, exactement comme toi.

Tu ne considères pas les lacunes en cultures étrangères de la cantatrice avec prétention. Tu lui fais un sourire gentil et doux, car si elle le désire tu seras ravie de lui en parler ! L’étrangeté des déités Hindous est intrigante, leurs multiples bras et nombreux visages aux couleurs vives attirent l’oeil -bien plus que les représentations de notre Seigneur.

“Je ne peux le nier, en effet. Je ne suis pas la meilleure oratrice, mais pour vous qui êtes dépourvue de haine, je m’efforcerai d’avoir un parler impeccable.”  

Tu laisses ta tête osciller au rythme de la pensée qui t’apporte un peu trop loin dans cette allégorie de créatures des grandes eaux. J’y réfléchirai, à cette vie emplie de solitude et de santé. Aspasia a raison, plus que raison, même. D’où je suis, mieux vaut que tu sois souriante et loin de moi plutôt que près et… morte. Pense à la famille de ce pauvre marin, à ses enfants qui n’ont plus que lui comme parent.

Tu suis avec attention le moindre mouvement de la jeune femme, tu renouvelles l’image de ses traits dans ta mémoire pour mieux retoucher ta peinture. Tu as besoin que les yeux peints aient la même complexité que ceux devant toi, tu veux leur passion pour la musique, leur bienveillance pour l’inconnu et la tristesse que tu y lis. Aspasia ne semble pas touchée d’un mal, cet éplorement invisible n’est que le produit de ton imagination, Tu es aveugle.

Ton nez va rapidement de bas en haut. De plus, la toile est assez large, mais tu ne le lui avoues pas tout de suite, craignant de l'effrayer.

“Je ne souhaite que cela, Aspasia. C’est pour cette raison que je vous ai invitée, je l’ai même écrit en gre…”

...Oh, les poèmes. Tu quittes le visage rassurant de la cantatrice pour détailler une fois de plus les écrits effacés et maltraités. Sur lequel de ceux-ci as-tu posé cette invitation à prendre le thé ? Tu farfouilles sans trop porter attention à ce que tu regardes, attendant qu’un signe te saute au visage. Rien.

“Dans l’un des poèmes se trouvait une invitation pour vous à venir prendre le thé. Je suppose qu’il s’agit de l’un de ces malheureux à jamais perdus.”

Fière de l’avoir écrit en grec -le vrai, pas l’ancien, tu laisses un mécontentement infantile alourdir tes paupières. Aspasia n’est pas venue te voir toi spécialement et aussitôt, tu te fais à la sombre idée que tu la retiens ici et qu’il n’a jamais été son intention de te saluer. Tu répètes ses dernières paroles et y trouves le sens que tu veux. Un sens qui joue contre toi, celui qui te dénigre et te fait oublier toutes les belles raisons pour lesquelles la cantatrice peut vouloir te découvrir tout autant que tu souhaites apprendre à la connaître.

Je n’ai jamais su si tu usais de tes grands yeux de biche inconsolables en étant pleinement consciente de l’air piteux et de la culpabilité qu’ils attisent ou si cette expression te vient naturellement. Tu t’en sers pour noyer la jeune grecque de l'éminent chagrin qui menace d’assombrir ton corps fragile.

“Je n’oserais pas vous retenir plus longtemps de vos autres engagements. Cependant, c’est avec une jubilante gaieté que je vous accueille dans cette demeure, si l’envie de rester un peu plus longtemps avec moi vous habite. Uniquement si vous le voulez, cela me briserait de vous laisser penser que vous n’avez pas le choix.”
C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
- Je n’ai pas eu à faire ce sacrifice.

Répondit doucement Aspasia.

- Cependant, comme vous je suppose, j’ai dû dédier du temps et de l’énergie à me perfectionner, me confronter à ce qui m’effrayait. L’art est certes très exigeant, d’une façon que beaucoup ne voient pas, à mon avis.

Cependant qu’un sourire ourlait les lèvres de Parthena, la grecque se sentit plus à l’aise et osa demander :

- Me parlerez-vous plus avant de cette déesse ? En avez-vous entendu des légendes parce qu’une partie de votre personnel est indien ?

La veuve avait des formulations qui déstabilisaient Aspasia sans qu’elle se sente pour autant gênée. Elle souffla par le nez, comme un rire.

- Je suppose que je suis capable d’haïr mais ce serait un fardeau bien lourd à porter. Je n’en veux pas.

Et on l’avait raillé pour cela, on lui avait dit qu’elle était naïve, parié sur le moment où elle finirait par « réaliser », par s’endurcir. La grecque éprouvait beaucoup de compassion pour les nihilistes ; au fond, sa foi la rendait forte, sa gentillesse la rendait stable, comme un port en pleine tempête.

Parthena ne semblait pas réussir à dire « non » à la douleur de la même façon d’Aspasia. Non, fiévreuse, elle l’embrassait, jusqu’à s’immerger toute entière comme le marin de leur analogie.

La grecque ne pouvait pas lui en vouloir. Peut-être que d’autres le feraient à sa place, mais Aspasia savait que la douleur pouvait paradoxalement être confortable, surtout quand elle était devenue familière. La mélancolie était comme une peau de bête, faite de choses mortes, mais elle tenait chaud – tout du moins, elle en donnait l’illusion. Bouger, quand tout était trop brillant, quand tout était trop coupant, était insupportable. Il valait mieux s’étendre au sol et se laisser happer, et Aspasia comprenait qu’on fasse ce choix-là, consciemment ou pas.

Même quand Parthena souriait quelque chose continuait de se consumer en elle. Aspasia aurait voulu la maintenir là, avec elle, l’ancrer dans l’instant, comme pour l’empêcher de tanguer, de replonger dans ces eaux dont son esprit semblait jaillir une seconde, pour mieux y replonger l’instant d’après.

La grecque ne pouvait pas toucher la veuve, arranger ses cheveux ou lui proposer de dormir un peu, d’un sommeil qu’elle ferait tout pour rendre réparateur, alors elle se contenta de lui dire :

- La vérité c’est que je ne lis pas très bien, vous ferez toujours mieux que moi.

Aspasia le confia comme un secret. Peut-être Parthena serait-elle surprise, peut-être la grecque perdrait-elle un peu de sa superbe à ses yeux, mais si elle devait inspirer, si elle devait se faire « muse », elle préférait qu’on ne la regarde pas à travers un réseau de lentilles déformées.

Pouvait-elle vraiment le demander à qui que ce soit ? C’est qu’elle n’était pas si bavarde, Aspasia, surtout quand il s’agissait de sa propre personne. Certains fardeaux étaient bien solitaires quand on les portait seule mais enfin comme elle se le répétait souvent…

C’était l’apanage d’une femme de foi.

Aspasia scruta Parthena tandis que la veuve minaudait, et la grecque se permit une expression attendrie.

- Vous parlez le grec ?

Demanda-t-elle dans sa langue maternelle qui glissait sur sa langue avec beaucoup plus d’aisance que l’anglais. Elle y repassa pourtant en poursuivant :

- Si vous le permettez alors oui, je veux bien rester.

Déclara Aspasia avec toute la simplicité du monde. Elle tapota la boite du bout de l’index.

- Je suis venue pour vous rapporter cela car je me sentais indigne de vos attentions, de tout votre travail. J’espérais pouvoir vous parler et m’excuser. J’espérais pouvoir vous voir, et m’enquérir de votre santé. Peut-être mes prévisions se sont-elles avérées juste ? S’est-il arrêté de pleuvoir, au moins pendant un moment ?

La grecque ramena à elle ses mains et plongea ses yeux brumeux dans ceux de son interlocutrice. Sa voix était tranquille.

- Je n’ai pas d’autres obligations. Cette conversation me ravit. Savoir que vous avez été choisie, tout comme Madame Pyre et moi, également.

Aspasia avait été trouvée par Shou dans ses heures les plus sombres, et il lui avait redonné goût au chant, il lui avait redonné goût au soleil, aux gens, au monde ; à la vie. La grecque espérait que, qui que ce soit le protecteur ou la protectrice de Parthena, elle suivrait le même chemin.

- Vous n’avez rien fait jusqu’ici pour me donner l’impression que je n’avais pas le choix. Je suis très touchée que vous ayez écrit cette lettre dans ma langue maternelle, même si je n’ai pas eu le loisir de la lire. Vraiment.

Il ne fallait pas tant faire d’efforts que ça pour toucher sincèrement Aspasia, et si elle paraissait un peu émue pour une attention toute simple, c’est que les gens s’y essayaient rarement.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

“Je partage cet avis. Il est très juste.”

La peur de ne jamais être suffisamment talentueux, cette appréhension à l’idée de ne pas être né avec le don ou encore que tous les efforts soient entachés par la simple condition de femme. On pardonne à certains hommes de véritables horreurs en les dissimulant derrière leurs oeuvres divines, mais eux seuls profitent de ce privilège malsain.

“Ce sera avec plaisir ! Ce ne sont pas les légendes que je maitrise le plus mais je les trouve passionnantes. Aishwarya m’a conté plusieurs légendes au fil des années.” Et notre curieuse attention l’a mise plus en confiance avec nous, à son arrivée en Angleterre, elle qui a été menacée par le seul et unique Dieu au courant de son voyage. “Mon frère qui travaille dans ces contrées m’en parle également et ma mie me parle des terres de son enfance.”

En s’enfonçant dans la demeure des Pyre, plusieurs éléments de cette culture étrangère surgissent dans la décoration. Souvent des présents envoyés par Pleasant pour racheter des absences ou seulement par goût de la vivacité des couleurs orientales. Londres est si gris, pourquoi garnir sa maison de manière aussi sombre et morne ?

“Je crois saisir le sens de vos dires. Ils sont sages.”

Tu murmures avec un brin de compréhension. Toi-même n’est pas de ceux qui se laissent emporter par la haine. Aspasia a raison, elle est pesante, surtout sur pour un corps chétif comme le tien. Tu comptes sur les doigts d’une main ceux dont les offenses sont si immenses que tu ne peux jeter ce poids invivable. Il t’écrase et t’immobilise, pendant longtemps tu t’es résignée à être anéantie, prise dans un piège dont tu ne peux te défaire seule.
L’enfant de la musique t’a réveillée, Nephthys t’a appelée et depuis tu tentes de t’extirper. Tu ne peux flotter sur les eaux, enchaînée à ce rocher fielleux et tu ne peux rejoindre l'au-delà avec ce poids qui élèvera la plume et te gardera à jamais loin de moi. D’autres jours, tu n’as pas la force de lutter, la léthargie se fait douce et chaleureuse, plus rassurante que la voix d’Aspasia ou les lueurs de Nephthys. Là, tu sombres avec l’espoir de rouvrir les yeux sur un jour meilleur.

"Voilà une vérité qui m’a échappée.” Ayant grandi entourée d’êtres plus que lettrés, tu ne conçois pas toujours l’inaccessibilité des lettres et de leur écriture pour les malchanceux. “À l’avenir, des lettres moulées seraient-elles plus accommodantes pour vous ?”

Elles ressemblent aux petites lettres imprimées et leur forme ne se perd pas dans des arabesques stylisées. Tu n’as aucun intérêt à écrire des proses à Aspasia si elle doit souffrir pour les comprendre. Tu les écris pour elle, pour la triste cantatrice et la bienveillante prophétesse, tes mots sont insignifiants si elle ne peut les lire.

“Je ne comprends pas le grec. J’ai fait des recherches pour mon invitation, pour qu’elle existe seulement pour vous.”

Comme tous anglais préférant les idées d’autrefois aux peuples d’aujourd’hui, tes parents t’ont appris le grec de l’Antiquité, tu te souviens de l’alphabet et d’autres règles mais c’est une langue n’a d’intéressant que les contes qu’elle recèle. Les travaux et pensées des grands hommes de cet ancien temps te lassent, tu en roules des yeux !

Tes sourcils relâchent la tension qui les maintient ensemble au centre de ton visage et s’élèvent d’engouement.

“Oh, non !” Fais-tu sur le ton d’une bourgeoise outrée. “Quel abject sentiment, je promets solennellement de chasser cette indignité à chacune de ses manifestations.” Tes doigts se referment sur le coffret maltraité et l’effleurent comme s’ils caressent les mains d’Aspasia. “La pluie cesse, parfois, comme l’a prédit votre prescience.” Un sourire ose revenir sur ton visage de biche éplorée. “J’ignorais leur existence lors de notre rencontre, pourtant j’étais déjà convaincue que vous déteniez une voix ensorcelant les divins.”

Une voix que tu te plais à écouter, en chanson ou en discussion. Elle est calme et veloutée, la plus douce que tu puisses entendre ici. Ceux qui partagent ta vie s’expriment fort, avec de la glace ou des lamentations. Tu chéris ces sons qui brisent la monotonie du silence mais la délicatesse de la voix de la jeune grecque n’use pas ta précieuse énergie.

“J’en composerai une autre, vous y découvrirez mon niveau aussi médiocre que mes connaissances, mais vous pourrez la lire, cette fois-ci.”

Tu réunis les papiers dans la boîte et la referme avec le secret de tes écrits perdus. Tu abats ta paume sur le bras du divan à tes côtés et rassembles le courage de soulever ton poids et te lever.

“Dirigeons-nous vers le salon, nous y serons chaudement installées.”

Plutôt que la froide salle d’attente où les visiteurs poireautent jusqu’à ce que le maître de la maison ait du temps à leur accorder. Décente mais sans personnalité, elle est même dépourvue de foyer, cet endroit est définitivement inintéressant.
Hissée sur tes courtes jambes, déployant l’humble jupe noire qui les couvre, tu invites Aspasia à te suivre et quittes la pièce avec tranquillité.

“Il se peut que la curiosité attire les enfants. Ils ont emménagé récemment et découvrent encore le monde à Londres. Ils sont tous très gentils mais peuvent se montrer insolents, je vous prie de ne pas vous offusquer de leur turbulence.”

Nous savons tous les deux que ce sont les enfants de ton frère qui sont impertinents et bruyants. Henry et Arianna sont dociles et polis, des anges ! Ils n’ont peut être pas l’esprit aussi affuté que leurs cousins, mais ils ont un meilleur coeur, une qualité des plus précieuses dans ce monde cruel.
C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
- Oh, votre frère est aux Indes ?

Aspasia n’était pas très familière avec ces affaires mais elle savait que c’était une destination prisée pour beaucoup d’anglais et que là-bas, ils avaient établi des commerces florissants.

- Quelles sont les légendes qui vous intéressent le plus, alors ?

Demanda la grecque avec une curiosité sincère. Elle espérait que Parthena n’allait pas lui retourner la question et plutôt s’épancher sur tout ce qu’elle appréciait car vraiment, Aspasia aimait la passion chez les autres. Evoquer ce qui faisait vibrer autrui permettait de mieux apprendre à le connaître, de mieux le cerner. Et puis la grecque doutait de pouvoir avoir une réponse satisfaisante, elle n’aurait même pas fait justice à la mythologie de son propre peuple.
Aspasia ressentit une pointe d’approbation quand Parthena se rangea à son avis.

Oh, la grecque pouvait s’entendre avec presque tout le monde, mais une relation harmonieuse était ardue avec ceux qui s’accrochaient à leur rancœur, ou tout ce panel de d’individus qui pensaient Aspasia stupide ou naïve et qui se mettaient en tête qu’ils pourraient abuser de sa gentillesse à leur guise.

En réalité, elle n’haïrait pas, elle ne désespérait pas ; elle pardonnerait, même. Mais elle n’accorderait plus sa confiance à nouveau.

- Des lettres moulées ?

Aspasia jaugea Parthena, un peu perplexe.

- Je ne sais pas trop, je n’ai pas beaucoup l’occasion de lire, ma logeuse a tendance à m’aider avec mon courrier. Je ne suis même pas très familière avec le terme de "lettres moulées".

Le fait que le premier réflexe de la veuve fut d’accommoder sa situation toucha Aspasia. En retour, elle dit d’une voix où se glissait de l’engouement :

- Je pourrais vous apprendre le grec si vous le souhaitiez.

Si Parthena éprouvait tant de fascination envers la civilisation de son interlocutrice alors sans doute aurait-elle souhaité pouvoir en comprendre la langue. Elle aurait ainsi saisi les paroles des chansons d’Aspasia, réalisa celle-ci. Elle se reprit : cela n’arriverait pas avant quelques temps, si et seulement si la veuve étudiait sérieusement. Mais peut-être maîtrisait elle déjà le grec ancien ? Il y avait des similarités, même si la langue parlée était tellement plus riche, tellement plus vivante, avec ses idiomes particuliers selon qu’on se trouvât sur une île ou une autre, dans le Péloponnèse ou dans les Cyclades.

Aspasia fut secouée d’une brève hilarité quand Parthena se récria. Dire qu’à voir sa pâle figure la première fois, et ses étranges poèmes durant le bal, la grecque avait craint que Parthena soit une artiste facilement contrariée, le genre à bouder qu’on n’ait pas pu profiter de son art comme il le méritait. Non, sa vision plaisait beaucoup plus à Aspasia.

« Il y aura d’autres poèmes, comme il y aura d’autres chansons. »

Cette déclaration, la grecque choisit de la graver dans sa mémoire, contre son cœur. Qu’importe s’il continuait de pleuvoir, qu’importe si l’obscurité semblait infinie, comme après le bal, que l’aube ne semblait jamais vouloir venir.
Il y aurait à nouveau des moments de joie. Il y aurait d’autres poèmes. Il y aurait d’autres chansons. Et la réponse de Parthena confirma cette impression alors Aspasia sourit avec douceur, presque avec tendresse.

- Les moments où il pleut semblent bien plus longs que ceux où le soleil revient, mais l’important c’est de savoir qu’ils ne sont pas sans fin. Il ne faut jamais oublier à quoi ressemble le ciel sans nuages, d’accord ?

La grecque étudia à nouveau la veuve avec attention avant de poursuivre.

- Shou m’a choisi. Je peux sentir que vous n’appartenez pas à mon Cercle. Puis-je m’enquérir du nom de votre Protecteur ou de votre Protectrice ?

Aspasia ne voulait pas formuler de supposition car les voies des dieux étaient impénétrables, et leurs choix indiscutables. Elle comprenait cependant ce qu’on pouvait voir en Parthena, au-delà de son corps maladif, condition qui aurait pu paraître bien handicapante dans ce qui se révélait de plus en plus être une guerre ouverte contre le Malin.

Mais toutes les guerres ne se gagnaient pas l’arme au poing, et on n’abattait pas nécessairement un ennemi dans le sang, la rage au cœur. Un combat pouvait se décider en silence, dans des alcôves, durant l’échange de quelques secrets, après une découverte qui ferait pencher la balance. En ce sens, les dieux étaient sages de n’avoir pas choisi que des soldats. Et encore : qu’est ce qui faisait le combattant, l’arme qu’il brandissait, ou sa détermination ?

- Bien sûr.

Répondit la grecque qui se redressa à la suite de Parthena. Le visage d’Aspasia s’éclaira un rien quand son interlocutrice lui confirma que des enfants étaient ici et elle eut un geste de la main pour signifier que ce n’était rien.

- La présence des enfants rend tout plus… Coloré, plus vivant. Ils ne me dérangeront pas du tout, je vous assure.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

“Oui, il gère des finances ou fait de l’administration, j’en suis incertaine.”

Mais surtout, Pleasant Pyre voyage sur un bateau. Tu l’envies de voir la mer et autant de paysage à travers le monde, alors que lui est des plus heureux lorsqu’il revient à Londres durant la saison. Il se fait de plus en plus las des bateaux et des conflits provoqués par sa propre nation chez les autres peuples. Ton frère, malgré le bon travail qu’il exécute, peine à jumeler ses tâches et ses valeurs.

“Celles du nord ! Elles sont bien plus épiques et largement plus amusantes.”

Ayant grandi au moment où les anglais retrouvent une fascination pour les guerriers du nord et leur croyances païennes, tu as vu en cette mythologie des histoires distrayantes et accueillantes. Leur agressivité est grande, mais le gore de ces histoires n’est pas la raison de ton affection pour celles-ci. Tu aimes l’arbre peuplé d’une multitude de monde, les géants et le serpent qui amène la fin de l’existence, et surtout tu apprécies que l’imagerie faite de ces dieux et ces déesses ne tournent pas autour de la vulnérabilité du beau sexe.

“Ce sont des lettres détachées les unes des autres, contrairement à l’écriture cursive qui permet d’écrire un mot sans jamais lever la plume.”

Tracer chaque lettre indépendamment est une bonne idée, certains écrivent si mal et confondent un gribouilli avec un mot déchiffrable. Il y a une limite à quel point on peut manquer de contrôle sur sa main, car à quoi bon écrire une lettre qui elle ne peut être lue ?

Tes sourcils se soulèvent avec une douce surprise.

“Si je le souhaite ? J’en serais ravie, mais je suis une apprentie déplorable, ma mémoire est des plus lacunaires teste les plus patients. Si vous m’offrez des mots, je les honorerai et je ferai mon possible pour m’en souvenir.”

La linguistique t’intéresse, sincèrement, mais lors des dernières années tu as vu ta capacité à retenir l’information et à apprendre de nouvelles notions extrêmement difficile. Miss Farzaneh a accepté de te montrer les subtilités du marathi mais toutes deux savez que tu n’atteindras pas un niveau suffisamment élevé pour faire une conversation ou écrire un texte qui se tient. Parfois, l’alphabet t’échappe encore.

“Il n’existe plus pour moi de ciel sans nuage. Maintenant, grâce à vous, je sais qu’il y a des jours où la pluie cesse de brûler mon âme et où je peux distinguer le soleil au travers les nuages diaphanes. C’est d’ailleurs ainsi que Nephthys m’a choisie.”

Pour ton art ou pour ta viduité, même si tu t’es convaincue que la gardienne des morts s’est manifestée pour t’assurer que tu n’as plus à t’inquiéter pour moi. Avec soin, tu as brodé une fabulation exquise où tu ne sers qu’à l’aider pour la rembourser de m’avoir guidé vers une meilleure réincarnation. Ou si tu l’assistes avec suffisamment d’ardeur, elle te conduira à mes côtés et nous nous retrouverons dans la prochaine vie ? L’histoire change selon tes humeurs et ton imagination.

Une fois debout, ta main quitte l’appuie que t’offre le divan et tu traces ta route avec lenteur pour sortir de la salle d’attente. Tout en l’amenant plus loin dans la maison, tu la regardes de temps à autre avec un sourire affable.

“Ils sont très colorés, vous verrez.”

Jusqu’à leur départ de Blackmarsh, ils ont été au soin de deux gouvernantes. L’une d’elle, souffrant de la même condition que l'aînée des petits Pyre, jongle entre les signes et l’oralisme, a suivi les enfants jusqu’à Londres. La seconde, quant à elle, a préféré demeurer en campagne auprès de sa famille, laissant sa comparse seule avec tous les garnements. Et Lady Raphaelle maintient, pour l’instant, ses standards ridiculement trop élevés pour réussir à trouver une remplaçante.

Aspasia et toi montez à l’étage, suivies par la jeune domestique étrangère qui propose de prendre le chapeau, les gants ainsi que le manteau de la cantatrice avant que celle-ci ne grimpe les escaliers. Maintenant certaine que l’invitée a l’intention de rester plus longtemps, elle s’autorise à la décharger, emportant la boîte aux poèmes qui occupe tes mains. D’un geste farouche, tu gardes le mataki pour toi.

Des bruits de course tonnent soudainement et s’éloignent pour s’éteindre au loin. Une fois dans le couloir menant au salon, vous passez plusieurs pièces, closes pour la plupart. De l’une d’elle résonnent les notes maladroites et hésitantes d’un piano. Une à la fois, parfois deux, appuyés avec brusquerie et, suite à trop d’erreurs, un son tonitruant retentit. Il n’y a qu’une seule de tes nièces pour réagir ainsi et tu devines qu’Arabella tente d’apprendre une nouvelle partition.

Le salon dans lequel elles pénètrent ensuite est, comme tu l’as dit à Aspasia, plus chaleureux. Il est arrangé autour du foyer qui trône au centre du mur le plus large. Malgré la grille fermée, on peut sentir le feu allumé derrière et qui empêche le froid d’entrer. Tu envoies Aishwarya préparer du thé -car visiblement la maîtresse de maison a oublié de le faire- et des victuailles.

Tu t’asseois sur le divan le plus près du feu puis tu tapotes la place à tes côtés pour que Aspasia vienne s’y installer. Le salon, décoré de teintes foncées très à la mode du moment, n’est pas aussi surchargé de petits meubles et de bibelots comme on peut souvent en voir chez les riches. L’un des murs, celui opposant la cheminée, est couvert d’une bibliothèque pleine de livres, dont l’une des étagères est réservée à l’exposition de cocardes, médailles et autres symboles de notoriété des membres de la famille Pyre. Dis-moi, est-il possible pour un anglais de s’abstenir d’agiter son hubris sous le nez des autres ?  Accroché ailleurs se trouve même un portrait d’enfants : Une fillette aux cheveux bruns comme les tiens assise au côté d’un garçonnet sérieux et d’une pâle bambine aux yeux timides. Nous avons fait la même chose avec nos enfants, où Henry tient Arianna le bébé dans ses bras.

“Celle qui a tenté de fendre le piano à main nue lorsque nous passions devant la salle de musique est la grande sur cette peinture. Elle a de la difficulté à parler, comme tous ceux qui n’ont jamais entendu de sons. Contrairement à ce que l’on peut s’imaginer, cela ne fait pas d’elle une enfant simplette.” Plus bas, tu ajoutes une parenthèse en te penchant vers la grecque : “Puis sa mère n’accepterait jamais une telle chose.” Tu souris à l’adepte de Shou. “Alors, Aspasia, si vous éprouvez de la difficulté à lire mais que vous désirez tout de même lire, je ferai en sorte que ce soit possible et mon opinion de vous restera inchangée.”

C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
- Je dois avouer mon ignorance quant aux légendes du nord. Quelle est votre favorite ?

Demanda Aspasia en songeant qu’il n’y avait rien de plus éloigné du climat dans lequel elle avait grandi que ce genre de mythologie. Elle n’aurait même pas su dire exactement ce qu’était « le nord », quand Londres paraissait déjà tellement plus au nord que la Grèce, plus froid, plus terne.

- Oh.

La grecque visualisait à quoi ressemblaient ces lettres même si elle n’avait lu jusqu’ici que des écrits en pattes de mouche, inclinés de droite, de gauche, pleins de boucles improbables. C’était comme si, plus on voulait paraître élégant, plus on rajoutait de fioriture à sa graphie, et plus on perdait Aspasia dans le processus.

- Je crois avoir appris à écrire l’anglais ainsi. Les symboles, quand on écrit en grec, sont bien plus détachés. C’est ce dont j’avais l’habitude avant de venir ici.

D’autres qu’Aspasia avaient conservé accent et traditions, même alors qu’ils n’avaient jamais vu leur pays, la cantatrice crut bon de préciser :

- A Londres, je veux dire.

La grecque ne parut pas un instant troublée que Parthena avoue des lacunes d’apprentissage, pas plus qu’elle ne laissa voir même un brin de réprobation ou de déception. Elle préféra répondre d’un ton rassurant.

- Apprendre l’alphabet est une affaire plus difficile qu’apprendre les sons, or la langue est vivante, elle se parle, elle s’éprouve. Je peux vous enseigner des mots simples et courts, pour dire bonjour. De petites choses.

Car, même si elle en avait une maîtrise orale parfaite, Aspasia n’aurait pas pu correctement expliquer à quiconque les règles grammaticales de sa langue natale. Elle les avait intériorisés et comprise, les répétait par habitude, sans consciemment les comprendre.

Un ami de sa grand-mère gagnait sa vie en inculquant l’alphabet grec à des enfants bourgeois, avec sa longue barbe il avait tout de l’image qu’on pouvait se faire d’un précepteur bon et sage. Il faisait pourtant souvent passer du grec moderne pour du grec ancien parce qu’il n’avait jamais appris celui-ci.

Le cœur d’Aspasia se serra quand Parthena lui confia qu’elle ne savait plus à quoi ressemblait le monde sans la brume qui occultait son esprit.

« Oh, comme vous avez dû souffrir. Laissez-moi porter ce poids avec vous. » aurait voulu souffler la grecque, pensée qui lui avait souvent traversé l’esprit quand, autour d’elle, elle apercevait la souffrance. Cependant, les gens qu’elle assistait d’habitude avaient besoin de choses simples et pourtant si ardues à trouver pour les plus démunis : de la nourriture, de la chaleur, de l’argent, un travail. Parfois, une épaule pour pleurer un bon coup, quelqu’un sur qui hurler à plein poumons jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’air ou de vilains mots à l’intérieur.

Parthena semblait avoir tout ce que ces gens ne pouvaient posséder, et pourtant Aspasia se trouvait bien plus sereine que ne l’était la veuve. Loin d’envier ou de mépriser la bourgeoise pour sa richesse, la grecque réfléchissait davantage à la façon dont elle aurait pu l’aider car elle n’avait jamais rencontré pareil cas.

- Ne pouvez-vous pas le peindre pour essayer de vous en rappeler ?

Proposa la grecque, quelle que soit la signification du soleil pour Parthena. Si Aspasia avait dû se le représenter pour elle-même, elle aurait décrit le visage de son fils, ou peut-être les mains caleuses de Beth posées sur son épaule, l’odeur de la chambre de sa grand-mère, et l’image des dix matakis cloués autour de la porte.

Aspasia était heureuse que ces souvenirs lui apportent maintenant du réconfort au lieu de la faire souffrir car, comme le disait la superstition dans sa culture, tant que l’on vivait dans l’esprit des gens, on était immortel.
- Nephtys ? Vous souvenez-vous du rêve où elle vous est apparue ?

C’était souvent la question que la grecque posait aux autres adeptes car chacun semblait y accorder une importance ou une signification différente.

Aspasia emboîta le pas à Parthena, un peu intimidée, tandis qu’elles laissaient le hall en arrière. Elle n’avait jamais eu l’occasion de pénétrer si profondément dans une demeure si bien décorée, et ses pas étaient légers comme si elle avait peur d’abimer même le sol. Elle fut surprise que la domestique propose de la soulager de ses affaires, et elle lui confia un manteau terriblement fin pour la saison et sa coiffe sobre, sans manquer de la remercier et de lui sourire.

Les oreilles sensibles de la grecque furent frappées par les notes jouées au piano, mais elle s’abstint de tout commentaire. Il était naturel d’apprendre, aussi naturel de faire des erreurs, surtout qu’elle suspectait qu’il s’agissait là d’une des enfants dont la veuve avait parlé.

Une fois arrivée au salon, la grecque le contempla. Il était peut-être plus grand que l’endroit où elle vivait, chambre, salon, et cuisine comprise, et la cheminée d’Aspasia était bien plus étroite. Elle crachotait souvent de la suie et n’avait pas de jolie grille pour la clore hermétiquement. Laisser le moindre bout de tissu trop près, et c’était l’incendie assuré, sans parler du fait que les flammes ne permettaient pas à dissiper l’humidité.

C’est ce qui frappa le plus Aspasia quand elle pénétra dans la pièce. Le fait que l’air soit sec et tiède. En cette saison glaciale, peu de bâtiments de Whitechapel pouvaient se vanter d’être isolés de la sorte.

Les cocardes et autres objets décoratifs n’évoquaient rien d’autre à la grecque que de la perplexité et une certaine curiosité. Sa grand-mère aimait bien que sa mansarde croule sous les décorations, Aspasia se dit donc que ce qui l’entourait devait être des sortes de souvenirs, peut-être envoyés par ce frère parti pour les Indes.

La grecque marqua un temps d’hésitation avant de venir s’assoir à côté de Parthena. Même le canapé semblait fait d’un tissu plus cher que toute sa garde-robe, nota Aspasia. Si on lui apportait du thé et qu’elle en renversait… Elle ne faisait pas confiance à sa mauvaise main, à présent à découvert sans ses gants. La grecque n’avait pas osé protester, il était naturel qu’on les retire à l’intérieur, mais elle se rappelait le mouvement de recul de la veuve la dernière fois qu’elle avait vu ses cicatrices. Aspasia fit donc de son mieux pour les recouvrir avec un pan de sa robe en écoutant Parthena. Elle n’avait plus l’habitude de présenter sa peau à nue autre part que chez elle.

- Je n’imaginerais jamais ça.

Déclara la grecque alors que ses yeux se reportaient vers le tableau pour aviser les trois enfants. Non, que le Seigneur ait décidé d’une épreuve supplémentaire pour l’âme de cette enfant en l’affligeant d’un sens défaillant signifiait qu’elle était forte, en aucun cas stupide.

- Peut-elle apprécier la musique malgré tout ?

Aspasia n’en avait sincèrement aucune idée. Elle ne releva pas la confession de Parthena sur l’exigence de Madame Pyre car on avait déjà dit à la cantatrice qu’elle était « trop douce » avec les enfants mais il fallait dire qu’elle n’avait pas beaucoup de repères. Quand ses parents étaient arrivés à Londres, elle n’avait plus vraiment existé à leurs yeux. Nouvelle vie, nouveaux bébés, nouveaux amis… Leur fille passait la majorité de son temps chez sa grand-mère, qui elle-même mettait un carcan minimum autour de son éducation, en tout cas bien différent de celui des anglais.

- C’est très gentil, Madame.

Souffla la grecque alors que Parthena lui assurait qu’elle ne la prendrait pas non plus pour une sotte parce qu’elle avait des lacunes. C’est que la veuve n’en avait vu qu’une, elle pourrait changer d’avis après s’être aperçue du gouffre abyssal ouvert entre elles à cause de leurs différences de classe.

- C’est un joli tableau. Tout est si bien… agencé.

Aspasia devait bien tenter un compliment car il lui semblait que c’était approprié entre gens de la bonne société, et qu’on avait tendance à changer de temps à autre des éléments – avant même qu’ils ne soient totalement bons à jeter – pour des questions de mode. Sûrement devait-il y avoir une réflexion derrière la façon dont la décoration était disposée dont Aspasia n’avait aucune idée.
Elle détailla, attendrie, chacun des enfants représenté sur la peinture tout en se disant qu’elle-même à leur âge n’aurait jamais eu la patience de poser de la sorte.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Sans le rêve il n'y a
pas de Poésie possible
ft. Aspasia

Le regain pour les histoires des barbares du nord date d’à peine plus de deux décennies. On se souvient d’eux grâce à des peintres et d’autres artistes lassés des grecs, des romains et de leur Antiquité si idéale. Ton sourire léger qui reflète la petite chaleur que la présence d’Aspasia créer en toi se maintient et tu dodelines de la tête. Oui, oui, quelle est ta préférée ? La mort de Baldr ? Les méfaits de Ratatoskr ? Jormungandr qui attend sa grande destinée ?

“Celle où les Ases proposent à la redoutable déesse Skadi de choisir son époux parmi eux. Toutefois, pour faire son choix, elle ne peut que voir leurs pieds.”

...Définitivement l’histoire favorite de beaucoup d’autres amateurs de cette mythologie et le meilleur des premiers aperçus que tu peux offrir à la cantatrice. Cela ne tombe pas très loin du roi de l’Olympe qui porte dans sa cuisse un bébé non-né le temps que celui-ci complète son temps de gestation.

“Elle prit Njord, Vanir des mers, comme compagnon de vie. Hélas, les loups des montagnes de Skadi l’effrayèrent et elle, voyait son sommeil arraché par le cri des mouettes qui erraient au-dessus des eaux. Dans l’impossibilité de vivre ensemble, ils préfèrent se quitter.”

Sans cri et sans meurtre, seulement une entente cordiale entre deux créatures divines. Ce conte, résumé à sa plus simple expression, dévoile des bribes de ce que tu préfères dans la mythologie norroise. La mortalité de ces déités et la possibilité de quitter son légitime -car oui, les pieds sont une manière légitime de se marier- époux au lieu d’endurer un million de millénaires de souffrance.

“Vous avez raison, puis vous êtes là pour la faire vivre.”

Moi non plus, je n’y ai pas pensé plus tôt, qu’une langue qui existe toujours est plus accessible que celles qui sont mortes. Les anglais fantasment tant sur les mots anciens qu’on les croit presque plus près de nous ! Pourtant, ce n’est pas un philosophe qui occupe tes pensées ni un conquérant que tu contemples à tes côtés, mais une jeune femme bien en vie, qui respire l’air froid de Londres et ressent des émotions aussi fascinantes que complexes.

“Je ferai de chaque mot une étoile. Tant que je les connaîtrai, ils illumineront mon ciel. Je savoure le jour où j’aurai une constellation à vous partager.”

Des étoiles qui accompagnent le lapin lunaire.
Parfois, un nuage viendra cacher quelques bout de ce nouveau grec et honteusement, tu ne pourras formuler que des babillages d’enfants à Aspasia. D’autres fois, souvent, toujours, le ciel complet sera recouvert et tu appréhendes le silence qui va régner au moment où tu vas vouloir dire Bonjour.

Peindre un ciel peut t’apporter du réconfort. Peindre ton ciel, tu doutes en être capable. Tu l’as fait de nombreuses fois de mon vivant. Tu as réalisé plus de croquis de ma mine que tu as écrit de lettres. Est-ce qu’ils existent encore, ces dessins ? Un après-midi, nous pourrions fouiller un peu notre maison pour en dénicher un ou deux. Je suis certain qu’ils ne sont pas tous perdus et qu’ils te réconforteront ! L’idée se grave si ardemment dans ta tête que tu es certaine de l’avoir articulée à haute voix, alors que tes yeux s’égarent dans les alentours de la demeure des Pyre. Tu as cherché, dans un élan de folie, si Pleasant et Raphaelle n’ont pas gardé un trace de moi chez eux, mais rien.

“Oh, très peu. Elle portait la douceur et les couleurs d’un tableau de Turner.”

Puis la panique qui a pris possession de ton corps chétif lorsque Lady Katherine est venue te réveiller. Aujourd’hui encore, tu ne comprends pas pourquoi elle a eu besoin de t’effrayer ainsi, mais tu as abandonné l’idée de saisir le sens de toutes ses paroles.

Le mobilier et les décorations du petit salon valent plus que le salaire d’une vie du londonien moyen -Moyen car il constitue la majorité du peuple, non pas son appartenance à la classe moyenne. Incapable de percevoir la valeur de l’argent et de tout ce qui est matériel, tu ne conçois pas le malaise de s’asseoir sur un divan aussi luxueux ni la peur de l’abimer. Tu as déjà renversé de la peinture sur nos meubles et personne n’est mort. Raphaelle, investie dans la dégustation d’un dessert, a déjà échappé ce dernier sur son siège, victime d’un sursaut causé par son époux et aucune larme n’a été renversée pour le divan -elles ont toutes été à la pâtisserie ruinée.

“Je crois qu’elle apprécie la musique, mais différemment. Je ne sais pas si elle aime les vibrations des sons ou les petits dessins qui composent les partitions.”

Ainsi, mesurer les blanches et les croches, les clés de sol et de fa, jongler avec plusieurs de ces données, ressemble presque à un jeu. Ou à une forme d’arithmétique dans une langue étrangère.

“C’est une façon adéquate de le décrire.” Réponds-tu en jugeant la représentation de tes nièces et de ton neveu, mollement affalée sur le divan. “Il n’a pas beaucoup de personnalité, à mon avis.”

Certes, ainsi dépeinte, Arabella n’a pas l’air du genre d’enfant à boxer un piano, mais aucun d’entre eux n’a pas la patience de tenir en place suffisamment longtemps pour une peinture. Je te vois arriver, avec tes croquis de modèles vivants pour capturer l’essence d’une personne et autres dessins d’observation, tous n’ont pas le désir -ou la capacité- de composer un portrait qui a plus de caractère que de perfection. Mon plus beau tableau est celui d’Henry souriant. Amusé et heureux.

Tes prunelles saphir reviennent sur Aspasia. L’idée que tu te fais de sa personnalité, une part de sa bienveillance et de sa tristesse, transparaît dans la peinture que tu as fait d’elle. Tu regardes la muse, tu la détailles comme une mère qui observe son bébé endormi, tu traces dans ta tête la forme de son visage et tente de comprendre ce qui fait qu’elle est elle.
Quelque chose ne va pas dans ton exécution, mais tu n’arrives pas à mettre le doigt dessus.
Les yeux, forcément les yeux.
Ou sa main ?
...Sa main ? Oh, sa main…

Tes yeux, trop expressifs pour regarder quoi que ce soit avec subtilité, cherchent les mains de la cantatrice enfouies sous ses jupes. Incapable de retrouver la blessure dont le souvenir a refait surface dans ta mémoire, tu remontes admirer le visage de la grecque.

“Assez de moi et des autres.” Tes épaules se tournent vers ton invitée. “Je veux découvrir celle dont les chants peuvent ramener Baldr d’entre les morts. Je veux écrire à plus que votre voix et je veux peindre la femme devant moi, pas la chimère créée par mon imagination.”

Parler d'œuvres et d’art, tu peux le faire tous les jours jusqu’à ce que la mort t’en empêche. Tu ne sais pas combien de temps il te reste pour écouter Aspasia et apprendre à la connaître.

“Dites-moi, Aspasia, à quoi pensez-vous lorsque vous attendez le sommeil, la nuit ? Est-ce plus éprouvant de vous endormir ou de vous réveiller ?”

C
Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Aspasia s’abstint bien de préciser qu’elle ne savait pas ce qu’était un « ases » ou « skadi » tandis qu’elle écoutait Parthena parler.

- Si toutes les unions mal engagées pouvaient se conclure de façon aussi paisible…

Commenta la grecque avec un brin de nostalgie.

- Le mariage n’était-il pas sacré pour ces gens ?

C’étaient des païens, et on disait tout un tas de choses incroyables sur ces peuplades, mais on racontait autant d’horreurs sur les maures ou les ottomans sans que leur barbarie ne soit jamais avérée.

- Certaines constellations ne sont pas bien grandes, composées de trois ou quatre étoiles à peine. Si vous arrivez à dire une phrase, ce sera déjà très bien.

Aspasia se voulait encourageante car elle n’attendait pas que la veuve embrouille davantage son esprit déjà tortueux. Parthena semblait déjà cultivée sur de nombreux sujets, c’est qu’elle devait bien avoir eu la capacité, à une époque, d’apprendre avec facilité. Ou peut-être que les choses lui venaient plus aisément si le thème lui plaisait.

De plus, la cantatrice doutait que le grec moderne serve jamais à Parthena.

- Je parle turc également.

Signala Aspasia car c’était là une langue un peu plus utile puisqu’elle comptait davantage de locuteurs. La cantatrice maîtrisait un peu d’arabe et comptait bien, avant la fin de sa vie, le parler couramment. Louise lui avait aussi inculqué du français même s’il ne s’agissait souvent que de gros mots quand elles avaient un verre dans le nez et avaient fumé le narguilé ensemble.

- Turner ?

Voilà encore un nom inconnu à la grecque. Son air se fit rêveur pendant un instant.

- Quand Shou m’est apparu, il n’y avait rien de plus doux que lui. Il était brillant mais pas aveuglant, chaud sans être brûlant. Je l’ai aimé avant même d’avoir su son nom, et j’ai su qu’il m’aimait également. Il est venu à moi quand j’en avais besoin, je suis flattée de tous les dons qu’il m’a faits.

A son rang, Aspasia ne disposait pas encore d’une force remarquable, ou même d’autre chose que de vagues prémonitions en croisant d’autres adeptes, mais Shou lui avait montré les Cercles, il l’avait guidé vers ceux qui avaient besoin d’elle, et elle l’en remerciait tous les jours par sa dévotion. Elle s’était jurée de vivre une vie tournée vers autrui depuis que Beth avait perdu la sienne et Aspasia aurait presque aimé pouvoir rendre cela plus officiel. Prononcer des vœux, quelque chose de la sorte.

Les vibrations de la musique… Aspasia effleura son diaphragme, pensive. Elle n’avait jamais vu les choses ainsi mais il était vrai que quand elle chantait, elle avait l’impression d’une onde, parfois dans sa gorge, parfois jusque dans son nez selon la note qu’elle tenait. Et certains instruments, notamment les percussions, résonnaient jusque dans sa poitrine.

Le piano rappelait toujours Rhysand à Aspasia et elle n’avait nulle envie de penser à lui pour le moment alors elle remarqua simplement.

- Le piano n’est pas l’instrument qui vibre le plus.

Il aurait été malvenu de faire des suggestions, d’autant qu’elle avait compris que la haute tenait en estime certains instruments bien particuliers et dédaignait les autres.

Peu de personnalité ? Aspasia n’aurait su juger si cela s’appliquait au salon, elle n’en avait jamais vu de semblable, mais à ses yeux tout autour d’elle semblait nouveau et ostentatoire. Quant au tableau, il était effectivement un peu figé, un peu convenu.

La grecque, avant de devenir cantatrice, se voyait rarement dans le miroir, alors imaginer qu’on la représente, qu’elle soit confrontée à son propre visage figé sur une toile… L’idée avait quelque chose de perturbant mais elle attisait sa curiosité.
Aspasia désigna la peinture et dit d’une voix mal assurée, car peu au fait des conventions dans ce domaine.

- Si vous ne l’aimez pas, vous pourriez le refaire… Non ?

Elle capta le regard que dardait Parthena vers ses mains, et prit encore plus soin d’enfouir la gauche dans ses jupons. Ses doigts abimés n’aimaient pas le froid de toute façon.

La grecque fixa la veuve bien en face quand elle eut prononcé ses deux étranges questions. Au moins Parthena reconnaissait-elle les limbes de son propre esprit et faisait-elle un effort pour s’en extirper. Aspasia commença par sourire tout en se demandant s’il arrivait jamais à la veuve de ne plus avoir conscience du tout de sa condition.

- Il faut déjà savoir que mon chant n’a jamais envoûté personne, je ne suis ni sirène, ni magicienne, je n’ai aucun don.

Quant au reste… Aspasia dodelina de la tête. Les détails auraient pu paraître trop crus, trop intimes pour Parthena. Il n’y avait pas grand-chose de poétique qui hantait les idées de la grecque : elle pensait souvent au fait qu’il faisait humide et qu’elle avait mal aux articulations. Sinon, elle songeait à un spectacle qui serait bientôt organisé, à des choses quotidiennes, sans importance.

- Je pense aux Cercles.

Ce n’était pas une réponse très élaborée mais ce sujet habitait souvent l’esprit de la grecque.

- Je me pose beaucoup de questions. Je prie toujours le soir, je prie le Seigneur et je prie Shou. J’aime bien la nuit, tout est calme, tout est plus… joli. Les façades ont l’air moins sales dans l’obscurité, les lumières sont beaucoup plus brillantes, ça conserve un peu de mystère. Je rentre souvent tard alors je préfère m’endormir que me réveiller. Je ne ressasse pas tant que ça avant de sombrer, je suis souvent fatiguée quand je m’allonge. Et quand vient le matin… Oh, j’aime beaucoup l’aube, ne vous y trompez pas…

… Mais Aspasia était habituée à sa vie nocturne, entre les rues misérables, les prostituées et la violence. Elle était habituée à chanter dans le noir et à voir sans être vue. L’obscurité était agréable après les lumières vives du Hideout. Elle pouvait profiter de cet instant où l’anonyme Elena captait les regards et redevenir simplement elle-même l’heure d’après. Cela changerait. Peut-être. Si Madame de Hastings tenait sa parole. Alors, il n’y aurait peut-être plus nulle part où se cacher… Cela aussi, Aspasia y pensait souvent.

- … Mais je suis toute courbatue en ouvrant les yeux, il faut que je fasse craquer chaque os de ma pauvre carcasse.

La grecque le dit non sans humour, ce n’était pas une plainte, simplement un état de fait. Elle n’évoqua pas les planchers qui semblaient fins comme du papier et le bruit qui résonnait dans l’immeuble de bon matin, entre les enfants qui se réveillaient, et les travailleurs sur le départ.

- Il m’arrive aussi de penser au passé avant de fermer les yeux, bien sûr.

Aspasia avait un naturel plutôt anxieux. Elle avait davantage tendance à s’inquiéter de ce que demain allait offrir qu’à se pencher sur ce que la veille lui avait réservé. C’était passé, déjà affronté, déjà surmonté, et quand elle se plongeait dans ses souvenirs, elle s’assurait d’être dans un cadre où elle ne perdrait pas pied, où éclater en sanglots ou se mettre à rire – peut-être les deux à la fois – de façon soudaine ne gênerait personne.
Cependant, dans ses prières du soir, elle en adressait une pour chaque âme qui demeurait avec elle : sa grand-mère Démétra, son fils Edouard, Bethany, son ancien duo Howard, et une supplémentaire pour toutes celles dont elle n’avait jamais réussi à obtenir le nom, mais dont elles se souvenait quand même. Cette fille-mère terrifiée qui avait fui pour la campagne, ce mendiant auprès duquel Aspasia était resté jusqu’à la fin tandis que la vie s’éteignait comme on souffle une bougie dans sa poitrine, ce gamin blessé à l’usine qui s’époumonait, que la douleur avait failli rendre fou…

D’aucuns auraient dit que c’était un fardeau de se souvenir de tout, de tout voir aussi clairement, de tout ressentir aussi profondément. Aspasia aurait répondu que le fardeau n’était pas pour elle, mais pour tous ces gens qui avaient dû endurer. Si elle ne pouvait pas au moins souffrir leur souvenir et le conserver contre son cœur, si elle devait se dégoûter de leur douleur, alors comment aurait-elle pu supporter la sienne ?

- … Et vous ?

Finit par demander Aspasia après un silence où s’était glissé peut-être plus de choses que dans les mots qu’elle avait prononcés.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Aspasia n’est pas du même rang que toi ni n’a eu une éducation similaire. La femme de lettres qui t’a bercée t’as couverte d’histoires pour que toi aussi, malgré ta maladie, puisse voir le monde et ses merveilles. Elle ne s’est pas attendu à ce que tu t’accroches aux mythes et à l’imaginaire avec autant de force, se dit parfois que son amour pour les textes anciens est la raison pour laquelle tu as abandonné toute envie de te maintenir dans le monde matériel. Si les êtres de ton entourage peinent à te suivre, n’est-ce pas fort condescendant et hautain d’en parler à la grecque comme si elle a les connaissances nécessaires pour comprendre ? Si la curiosité la pique, je la soulagerai avec plaisir.

“Sacré pour eux, à leur manière, sans doute.”

Tu n’as pas les connaissances nécessaires pour t’épancher sur les mariages des peuples nordiques. Ils ont été importants, mais les valeurs véhiculées à cette époque avant qu’ils ne deviennent chrétiens sont vagues et peu nombreuses.

Un drôle de chatouillement vient s’emparer de tes joues et force un sourire sur ton visage. Tu éprouves un curieux plaisir à entendre Aspasia poursuivre ta métaphore de constellations. Les encouragements proférés dans un langage imagé t'émeut et la main gardant le petit mataki vient rejoindre tes lèvres.

“Ah, tous les mots épatants que vous devez connaître." Souffles-tu après t’être extirpée de la vision de la cantatrice venant ajouter des étoiles dans ton ciel noir.

Tu n’en demandes pas plus, même si tu prévois de demander à Aspasia de te partager de jolis mots. Ses préférés, ceux qui roulent sur la langue et se murmurent à l’oreille. Tout d’abord, tu dois acquérir des miettes de grec moderne pour les agencer en une jolie constellation, à défaut d’un jour maîtriser suffisamment la langue pour la mouler en poème. Heureusement, tu as l’anglais pour coucher sur papier les émotions tumultueuses qui existent à l’intérieur de ta poitrine.

“Je l’ai aimé avant même d’avoir su son nom…” Répètes-tu presque pour toi-même. “...et j’ai su qu’il m’aimait également.”

Tu peux douter de telles palabres, l’amour inconditionnel au premier regard n’existe que dans les romans ! Toutefois, tu te réjouies que la cantatrice ait eu la chance de ressentir cette tendresse ingénue. Tu t’arrêtes là, continuant la suite de tes pensées en silence. C’est ainsi que tu te remémores notre rencontre, sans trop pouvoir définir la limite entre ce qu’a tissé ton imagination et ce qui s’est réellement passé.

Beaucoup d’instruments vibrent plus que le piano, tu penches la tête pour te mettre en accord avec Aspasia. Tu es plus à l’aise de montrer à l’enfant à en jouer que le violon et il est atteignable, contrairement au chant. Arabella, au caractère fonceur, ne voit que le piano et a fait le choix conscient de lui offrir les heures nécessaires pour apprendre à un jouer.

Puis ton nez se plisse d’une pointe de dédain. Pas trop, l’amabilité continue de dominer ton visage.

“Raphaelle serait peinée qu’on l’y touche, puis je ne suis pas l’autrice de ce tableau.”

Ton manque de subtilité oblige les mains sombres à se cacher dans les jupes de leur propriétaire. Ton dégoût pour les peaux marquées n’existe pas. Les cicatrices blanches et les reliefs d’un derme abîmé par les saisons sont une histoire à eux seuls. Vierge de coupures et de blessures, tu n’as pas ses traits de craie qui ornent ton corps -et tu ne comptes pas les traces de traitements médicinaux passés. Tu portes sur ta peau des marques faites de l’intérieur, les veines claires décorent tes paupières et tes mains particulièrement.

Plantant tes coudes dans le divan, tu allonges ta posture… pour aussitôt la laisser tomber vers l’avant. Appuyé sur tes cuisses, tu cales ton visage au creux de tes paumes et uses de cette proximité avec Aspasia pour mieux se repaitre de ses paroles.

Qui est-elle pour prétendre n’avoir jamais envouté personne ?

Tu te refuses de l’interrompre pour le lui demander. Aspasia a déjà deux réponses sur le feu qui n’attendent que ton écoute. Tu dois parfois tirer sur ta laisse pour ne pas que ses palabres t’envoient valser sur des élucubrations plus profondes mais tellement moins précieuses que celles partagées par la cantatrice.

Sans avoir visité des quartiers similaires à celui où se trouve le Hideout, tu visualises les bâtiments dont les murs sont plus lisses une fois la nuit tombée. Il est aisé de voir Aspasia s’y promener, enfin… Lorsqu’on a conscience de sa présence. Sa peau sombre et son humilité omniprésente peuvent se camoufler dans le bleu nocturne, faisant d’elle une créature invisible pour ceux qui ne prennent pas le temps de regarder.

Avec le silence, tu fermes les yeux. Elle pense aux cercles et prie ces déités favorites. Les lumières sont vives et parfois le passé l’assaille. Par peur qu’elle croit que tu ne l’as pas écouté, tu finis par la regarder à nouveau. Tu laisserais ta main attraper la sienne si la grecque ne les avais pas cachées si loin de toi.

Et tu éternises le silence. Qui a-t-il à dire ? En lisant tes écrits elle saura, en écoutant tes palabres esseulées elle se retrouvera prise entre t’abandonner et te consoler. La contemplation est un meilleur choix. Tu aimes nager dans ce silence, même s’il est formé par votre méconnaissance de l’une et de l’autre.

Mais tu n’es pas assez cruelle pour prendre ce que t’a offert Aspasia et ne rien lui donner en retour. Pour la connaître, tu dois lui tendre un fragment de toi, qui n’a pas été taillé par les poèmes au préalable.

“La nuit je me demande si je vais dormir, si je vais rêver avec Owen ou cauchemarder. Je lutte pour ne pas m’endormir mais souvent je tombe.” Presque en chuchotant, tu te confies avec une lenteur secrète. “Il arrive que mes hantises me suivent au-delà de mon éveil et n’étant pas une guerrière, il m’est impossible de les vaincre.”

Depuis, tu méprises le réveil. La déception t’enveloppe plus lourdement que les couvertures peuplant ta couche à chaque fois que tes yeux s’ouvrent sur un jour nouveau. Mais ce n’est plus ainsi. Pas toujours.

“De temps à autres, lorsque les horreurs bourbeuses de mes songes essaient de tordre mes os et empoignent ma pauvre âme, je fredonne une mélodie qui les fait fuir… bien que je n’en sois pas certaine, cette musique vient également d’outre-monde, car je ne la connais pas réellement. Les matins suivants ces cauchemars, l’aube est inestimablement plus éclatante. Ces jours-là, je peins.”

Les lèvres collées ensemble, tu uses de ta gorge faible pour murmurer un bout d’air de la chanson qui te guide hors de la tempête jusqu’au rivage. Elle s’est en partie estompée, tu n’as plus les bonnes notes mais tu as le rythme et les émotions. La chanson qui passionne et chatouille la nuque d’Aspasia.

Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
La grecque, même si elle était curieuse, n’osa pas presser davantage sur le sujet de la mythologie, qu’elle soit indienne ou nordique. En apprenant que Raphaelle appréciait le tableau, elle cessa également de commenter à ce sujet, jugeant qu’elle n’avait pas la culture nécessaire pour en faire une analyse pertinente. Elle revint sur ce qu’elle connaissait : sa langue.

- Epatants, je ne sais pas. Beaucoup de mots grecs ou turcs se retrouvent en anglais, d’autres expressions appartiennent seulement à une langue. Elles perdent toute leur saveur si on tente de les traduire.
Aspasia sourit parce que Parthena souriait également. La grecque n’avait jamais cru à ces élucubrations sur le fait que l’on devenait soudainement plus beau en arborant une certaine moue plutôt qu’une autre, elle était simplement heureuse qu’un peu de gaieté arrive à se frayer un chemin sur le visage de la veuve.

En l’occurrence, ses yeux brumeux avaient quelque chose d’hypnotique, dès qu’Aspasia avait le sentiment de trouver les mots justes pour les qualifier, elle repérait un détail, une touche de complexité – et d’un peu de perplexité - à l’ensemble et se ravisait. La grecque comprenait ce que voulait dire Parthena au sujet des terreurs qui suivaient sa trace dans le monde éveillé, on aurait dit qu’elle abritait un monde dans sa tête, torturé et assombri. Ne disait-on pas que les yeux étaient le reflet de l’âme ?

Les réponses de Parthena étaient directes et honnêtes, ce qu’Aspasia appréciait. Elle pesa le poids de chaque mot que la veuve lui avait confié avant de répondre.

- « Avec » Owen ?
Releva tout d’abord la grecque.

- Vous dites que vous le revoyez dans vos songes ?

Elle-même avait déjà croisé Beth durant le sommeil, elle s’y accrochait au début de toutes ses forces et versait toutes les larmes de son corps au réveil, étreinte par la certitude qu’on lui avait arraché son amour une nouvelle fois. Et puis, Aspasia avait commencé à chérir ces moments comme si, d’une façon ou d’une autre, l’âme de Beth revenait la visiter. Il ne fallait cependant pas trop s’attarder dans le domaine des rêves, selon la grecque. On risquait de ne jamais réussir à s’en échapper, autrement. Peut-être était-ce de cela que souffrait Parthena ?

Aspasia qui croyait dur comme fer aux choses étranges et mystiques commençaient à se demander si, d’une façon ou d’une autre, les perceptions de la veuve ne relevaient pas de quelques dons.
- Vous endurez. L’action n’est pas supérieure à l’inaction, que vous ne sachiez pas encore comment les vaincre ne veut pas dire que vous ne vous battez pas.

Tout du moins Aspasia l’espérait-elle car, à travers les métaphores qu’elle filait avec son interlocutrice durant leur conversation, elle avait le sentiment que Parthena ne faisait que flotter entre deux eaux et se laissait ballotter par le courant.
La grecque ne lui en tenait pas rigueur. Certains ne pouvaient pas plus. Elle raisonna à voix haute
.
- C’est comme la douleur, il faut la laisser passer, la regarder nous submerger comme une vague. Elle finit toujours par refluer, comme la marée. En tout cas pour moi, je n’ai jamais connu de souffrance qui restait pour toujours.
« Cela aussi passera » comme disait le proverbe. Certains trouvaient cela terrifiants, un rappel de leur propre mortalité, mais la grecque puisait un grand réconfort dans l’idée que tout trouvait un jour une fin. Elle avait simplement appris à ses dépends que cette fin n’était pas toujours celle que l’on voulait, et qu’elle était rarement juste.

- Je suppose que quand ce sera le cas, cela signifiera que mon heure est venue.

La voix d’Aspasia n’était pas troublée à cette idée. Il n’y avait rien en ce bas monde qu’elle craignait moins que la mort car elle signifiait la renaissance. Où, la grecque ne savait pas trop, mais elle ne croyait pas au fait qu’elle ne trouverait que néant de l’autre côté.

Elle haussa les sourcils sur la fin de la tirade de Parthena quand elle reconnut la musique et se mit à fredonner de concert, juste malgré sa voix qui n’était pas échauffée. Les yeux d’Aspasia s’égarèrent ensuite dans la pièce, une nostalgie tranquille peinte sur ses traits.

- C’est que cette musique vous a vraiment marqué. Je suis heureuse qu’elle puisse être utile à quelqu’un d’autre que moi. Peut-être y a-t-il un quelconque pouvoir dedans, finalement.

A nouveau, la grecque fixa le visage de Parthena. Elle baissa aussi la voix, consciente qu’elles échangeaient presque des confidences.

- Ma yaya – pardon, ma grand-mère – était originaire de Lesbos. Elle chantait aussi mais pas comme moi… Elle chantait en travaillant, ou pour faire danser ses amis. C’est elle qui m’a appris les paroles, c’est un morceau traditionnel de son île.
Aspasia hésita un instant avant de poursuivre.

- Les paroles parlent d’une relation injustement contrariée, la femme qui chante maudit celui qui l’a séparée de son amour. Anathema ton aitio. Cela donnerait… « Que le coupable soit frappé d’anathème ».
La grecque dodelina très légèrement de la tête.

- Je peux vous la chanter à nouveau si vous le désirez mais je crains de troubler le calme de la maisonnée.
Noctalis
Parthena Lockwood
Noctalis
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
https://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t409-the-hawk-of-nephthys-completehttps://damnatio-memoriae.forumsrpg.com/t419-the-apricity-of-nephthys-relationship-co
Parthena Lockwood
Appartient au cercle
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
et est protégé par
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
, actuellement de
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
avec
Noctalisrang 127 ans Bourgeoisie - GentryRaphaelle PyreMargaery Tyrell - GoT116
.
Noctalis
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
messages
Cercle :
Noctalis
Rang :
rang 1
Âge :
27 ans
Classe :
Bourgeoisie - Gentry
Doubles comptes :
Raphaelle Pyre
Avatar :
Margaery Tyrell - GoT
Messages :
116
shâts
Achievements
Tu acquiesces avec un certain entrain. Les souvenirs et les rêves sont le seul endroit où l’on peut croiser un mort, l’entendre et le toucher. C’est normal, lors des premiers mois, de maintenir ce lien pour se consoler et se rassurer. Tes affabulations ont perduré, tu les as alimentées et façonnées avec minutie, passion. Tu as saboté ta guérison en créant un havre imaginaire plus confortable que tout ce qui existe en dehors de ta tête. Le monde n’est pas assez sauf pour que tu ais confiance et sans confiance tu n’as eu d’autres choix que de te cacher là au seul endroit où personne n’a le pouvoir de t’atteindre.

“Les songes sont là où nous pouvons nous rencontrer. Il arrive qu’il soit absent mais j’en suis moins inquiète depuis que Nephthys veille sur nous.”

Fascinant. Tu es certaine des palabres de Lady Katherine au sujet de ma réincarnation, qu’en ce moment même, je suis un bambin face à sa nouvelle vie et cette idée cohabite avec l’illusion que nos âmes se rejoignent dans tes rêves. Tu ne les remets pas en question, ces deux chemins vont dans des directions opposées et tu les suis en fermant les yeux.

Les mots doux comme le miel d’Aspasia t’interpellent. Tu les prends et les apportes contre ton cœur pour les savourer. Tu n’en as pas entendu de si beaux depuis longtemps et jamais on ne t’a dit que t’es battue, ou que tu te bats encore. Le combat est une entreprise épuisante, mais lorsqu’elle est menée contre l’esprit plutôt que contre le corps, il change d’apparence aux yeux des autres : il devient le caprice, la lâcheté, il se transforme en désir d’attention, désagrément, en folie. Tu ne fonds pas en larmes pour le plaisir, tu ne t’affames pas par caprice, tu ne passes pas tes journées avachie dans une chambre sans lumière par paresse. Tu es si éreintée, une journée est trop longue pour l’énergie que tu détiens et l’épuisement te guette après chaque respiration. Aussi étrange que cela puisse paraître, tu te souviens de moments où tu t’es sentie trop lasse pour respirer et où ta seule action a été de te répéter Inspire, expire, inspire, expire.

Tu gardes ton sourire, mais tes yeux vitreux montrent de la reconnaissance. Tu sens comme si Aspasia, avec ces mots, a pris une partie du poids qui pèse sur toi et l’a jeté à la mer.

Et ta muse fredonne avec toi. Sans échauffements, ses sons ne crissent pas, contrairement aux tiens. Cela n’a pas d’importance, la magie créée par cette mélodie fait déjà effet depuis la toute première fois où tu l’as entendue et la répéter avec ta voix médiocre ne la ternira pas.

...Anathema ton aitio. Répètes-tu avec une lenteur pleine de précaution, tentant de prendre un accent décent pour ne pas massacrer cette jolie langue. “Je dirais que ce coupable mérite bel et bien d’être châtié !”

Les lèvres presque closes, tu marmonnes à nouveau anathema ton aitio, pour le graver là où tu ne l’oublieras pas.

“Ne vous inquiétez pas, personne ici ne vous reprochera de chanter.”

Aishwarya arrive dans la pièce avec un large plateau qu’elle pose sur la table de salon devant vous. Elle verse du thé dans deux tasses et soulève une cloche de métal pour révéler de petites pâtisseries. Au bout d’un moment, lorsque la domestique se tourne, tu vois que derrière ses jupes se cache la plus petite créature de la maison : Arianna.

“Ah, il semblerait que vous ayez une paire d’oreilles supplémentaires à votre disposition, Aspasia.”

L'hérédité est un phénomène amusant à observer. En effet, nos enfants se ressemblent : tes yeux, ma tête. Henry et Arianna ont des mèches noires et des prunelles tombantes bleues. Alors que ton frère a produit des bambins distincts les uns des autres. La fillette, tout comme toi, est fort petite. La dextérité avec laquelle elle se saisit d’une pâtisserie révèle que Ari n’est pas aussi jeune qu’elle en a l’air. Avec douceur, tu caresses les deux petites tresses qui entourent sa tête et elle se retourne vers la cantatrice et toi sans lâcher sa nourriture.

Bunny, aimerais-tu t’asseoir avec nous ?” Elle continue de mâcher. “Voici Aspasia, c’est une femme très gentille qui ne dit que de beaux mots. Aspasia, je vous présente ma fille, Arianna.”

L’enfant, trop occupée à remplir sa bouche de sucre, ne répond pas mais écarte les bras. Tu prends Ari sous ses aisselles et la hisse -non sans donner l’impression qu’elle est lourde- sur le divan entre ta muse et toi.

“Je vous propose une chanson contre un poème, Aspasia. Ainsi, nous partagerons une aube éblouissante, qu’en pensez-vous ?”

Invité
Invité
Invité
Anonymous
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
TW : mention d'idée suicidaire / de suicide

Aspasia ne savait trop que penser : était-ce un mal de revoir l’être aimé dans ses songes ? N’était-ce pas au contraire ce à quoi aspirait tous les endeuillés ? Voler un moment à l’éternité avec la personne qui était partie là où on ne pouvait la suivre ?

La grecque croyait aux fantômes, aux rêves prophétiques, elle croyait au fait que depuis l’autre côté, quel qu’il soit, Beth et sa grand-mère veillaient sur elle, mais elle n’aurait pas voulu qu’elles fassent le déplacement chaque nuit pour venir la voir. Au contraire, elle espérait qu’où qu’elles soient, elles sachent qu’Aspasia les aimait, tout en ayant eu la force de les laisser partir.

- Vous pensez qu’il vient vous visiter chaque nuit ?

Demanda la grecque le plus sérieusement du monde.

Pendant une fraction de seconde, il sembla à Aspasia que le regard de Parthena était devenu un rien moins douloureux et elle réfréna le mouvement absurde de poser sa main sur son épaule. Elle voulait lui dire qu’elle percevait le fardeau qui l’accablait, dans ses mots, dans son regard, qu’il ne fallait pas rougir de parfois vaciller, que bien souvent ce n’était pas le poids qui nous empêchait de marcher mais la façon dont on le portait, qu’elle pouvait l’aider à apprendre comment stabiliser le sien et qu’enfin, Parthena avait du mérite. Parce qu’elle était restée.

Aspasia était chrétienne, elle aurait dû être révoltée à l’idée que quelqu’un puisse prendre sa propre vie. Ce n’était pas le cas. Aspasia admettait qu’elle n’en savait rien ; c’était une affaire entre Dieu et ses ouailles, elle n’avait pas le droit de qualifier ce qui était ou n’était pas un pécher, la Bible était trop pleine de paraboles pour qu’elle la lise sans recul. Ce qu’elle savait, en revanche, c’est qu’elle avait connu une jeune danseuse talentueuse au Hideout, insatisfaite par tout, l’esprit voilé par le chagrin. L’opium rendait ses rêves moins gris, et tous les jours, elle se détachait un peu plus du monde autour d’elle pour s’enfermer dans ses songes. Puis, un soir, elle avait fait le grand saut pour s’y échapper.

Non, Aspasia ne savait trop que penser : si Parthena était chanceuse de revoir son époux dans ses rêves ou maudite d’être toujours tentée par un homme hors de sa portée.
Doucement, la cantatrice inclina la tête pour saluer l’essai de la veuve quand elle s’appliqua à prononcer le grec.

- Vous voyez, vous vous en sortez déjà très bien.

Assura Aspasia. Même si on avait charcuté la prononciation, elle aurait salué l’effort. Elle reprit après que Parthena lui ait assuré qu’il n’y avait aucun mal à chanter dans la demeure.
- Oh, bien, il faudrait que je m’échauffe un peu si vous le permettez.

Avant qu’elle ait pu faire quoi que ce soit, les yeux d’Aspasia se posèrent sur la petite fille qui venait de rentrer et elle lui adressa un large sourire. Ce fut à cet instant qu’elle se rendit compte qu’elle avait un peu mal aux joues. La grecque souriait peu, elle souriait surtout petitement, des expressions douces et mesurées, mais aujourd’hui était visiblement une exception.

- Bonjour, Arianna.

Le nom roula avec l’accent de la grecque.

- C’est un très beau nom. Un nom chanceux. « Ariadne » en grec ça veut dire… « Très saint ». Je suis enchantée de vous rencontrer.

Fit Aspasia à la petite en la saluant d’un mouvement du chef. Elle souffla un rire nasal à la proposition de Parthena et se redressa.

- C’est un accord qui me va. S’il faut que je vous offre une musique alors il faut que vous ne l’ayez jamais entendu. Voyons…

Aspasia ne pouvait pas faire d’amples gestes ou ses exercices quotidiens de respiration sans avoir l’air un peu étrange aux yeux de la mère et de la fille, aussi choisit-elle de simplement commencer par des vocalises simples, en finissant par quelques trilles. Elle n’aurait pas besoin de pousser sa tessiture très haut. Elle testa l’acoustique de la pièce en faisant quelques pas dans le salon. Sa voix était très souple mais pas très puissante, aussi Aspasia appréciait-elle l’exercice de l’a-capella. Une fois à un point qui lui sembla adapté, elle demanda à la petite fille :

- Aimez-vous la musique, Arianna ? J’espère rendre justice à celle-ci.

Levant une main comme pour accompagner le rythme léger de la chanson, Aspasia l’entonna.

La chanson :


Les paroles :
Contenu sponsorisé
Appartient au cercle
et est protégé par
, actuellement de
avec
.
messages
shâts
Achievements
Page 1 sur 2 1, 2  
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum