Atoum
En vous enfonçant dans les entrailles de l’abbaye de Westminster, dans un lieu empreint de sacré, vous trouverez une crypte aux allures médiévales, sobre et mal éclairée, simplement ornée d’une statue du Christ et du plus ancien retable d’Angleterre, une décoration ô combien ironique pour les adeptes d’un culte bien plus ancien.

Derrière le meuble qui accueille cette œuvre magnifique, sous les arcades qui bordent une minuscule nef conduisant à un autel de pierre, une entrée secrète et soigneusement dissimulée vous mènera par un double escalier dans une salle circulaire, sombre et simplement éclairée à la lueur des torches. Quelques sièges permettent de s’arrêter là un instant, mais l’endroit est presque vide, à l’exception d’un bassin à oiseau situé en son centre, dont les reflets, tout comme la lumière des flammes, se reflètent sur le marbre qui orne le sol et les murs.
Shou
Dans les beaux quartiers de la capitale, dans une rue légèrement excentrée, une fois entré dans un petit café aux allures faussement pittoresques puis traversé sa cours peu lumineuse, vous apercevrez une porte qui semble donner sur un petit cagibi. Poussez-la avec conviction, cela fait maintenant quelques années que quelqu’un doit huiler les gonds. La pièce qui vous accueille alors est large et étonnamment lumineuse. On y retrouve de très nombreux sièges, tous différents, qui sont toujours disposés en cercle de quatre ou cinq. Les murs sont richement décorés de dessins enfantins qui se mêlent à des tableaux représentant des familles où les membres n’ont rien de plus en commun qu’une douce lueur bienveillante dans le regard. Rarement vide, on y entend souvent des débats animés ou des rires.

Marchez jusqu’au fond de la pièce, poussez la lourde porte en bois, descendez les quelques marches, et vous vous retrouverez dans une pièce totalement différente. Le temps semble s’être arrêté dans cet espace décoré très simplement. Le silence, loin d’être pesant, confère un calme bienvenu à tous ceux qui cherchent à s’approcher de la fontaine à oiseau qui se trouve au centre. Un courant d’air léger, que les plus avertis savent être l’attribut de Shou, se fait même parfois sentir pour tous ceux qui restent assez longtemps.
Tefnout
Au sein de l’Adelphi, la foule passe et danse, au rythme de l’affluence des spectateurs. C’est un festival de couleurs et de visages presque tout au long de l’année, mais une partie des habitués de ce lieu ne vient pas forcément s’installer sur les confortables fauteuils du théâtre. En effet, les membres du culte de Tefnout échappent ici à leur quotidien morne et franchissent la porte dérobée d’une loge qui leur est réservée pour se retrouver dans une salle qui a tout d’un café-théâtre à la parisienne.

Salon de conversation et petite estrade propice aux discours, mais aussi bar aux serveurs impeccablement habillés, ne sont là que pour trancher avec l’aspect hétéroclite des adeptes de la déesse lionne. Les éclats de voix et de rires, les spectacles improvisés et les concours les plus farfelus sont le quotidien de ce lieu aussi beau que chaotique, quand bien même ses propriétaires essaieraient d’y remédier.

Derrière les rideaux de la petite estrade, en actionnant une torche factice à la manière des mécanismes d’un spectacle, une porte mène à un escalier qui s’enfonce plus profondément dans le sol, coupé de la cacophonie du rez-de-chaussée. Il donne sur une pièce circulaire, de boiseries et de carrelage, décorée de grands tableaux sur les murs et de mosaïques au sol, le tout menant, en son centre, à un bassin à oiseau.
Osiris
Alors que le commun des mortels ne s’aventure entre les anciennes tombes du cimetière Thomas More qu’en de bien tristes occasions, la fréquentation de cet endroit dépouillé et éteint a connu un regain phénoménal durant les deux dernières années. Les allées et venues se sont intensifiées, sans que la terre n’accueille autant de nouveaux convives que d’invités de chair et de sang. Pourtant, il n’est pas rare de voir quelqu’un pousser les grilles du mausolée de la famille Wallace sans habit de deuil.

Passé le caveau principal de ce bâtiment sévère, bâti d’une pierre grise et dure, une petite porte vous conduira au sanctuaire d’Osiris, endroit légèrement enfoncé, bien dissimulé sous d’imposants, mais vides, caveaux de familles chimériques. L’intérieur, décoré par la Haute Prêtresse Theodora, qui y a ajouté une armoire à pharmacie, est aménagé d’étagères riches de connaissances, d’échiquiers et de sièges destinés à ne plus s’en lever dans que la soif de savoir n’aura pas été étanchée.

Au fond se trouve une porte dérobée, cachée derrière une bibliothèque pleine à craquer. Faire pivoter la statuette de scarabée qui se trouve sur l’une des étagères dévoile une pièce circulaire, plutôt étroite, au centre de laquelle trône un bassin à oiseau très simple.
Isis
Au sommet de l’université de Westminster, une fois que vous aurez passé la bibliothèque spécialisée, l’espace d’étude magnétique et la salle des instruments méridiens, se trouve un observatoire richement encombré d’outils et d’instruments d’astronomie en tout genre, tel qu’une imposante monture équatoriale. Les livres sont partout, le savoir à disposition de chacun et surtout aux disciples d’Isis.

Ceux-ci ont accès à une pièce méconnue de l’université, qui ne figure pas sur les plans officiels, l’entresol, par un savant mécanisme : il suffit de trouver sur le plus gros globe de la pièce l’Egypte et appuyer dessus, pour que la porte s’ouvre sur un étroit escalier. Pièce trop humide pour être tapissée de livres, au grand dam des adeptes de la déesse, c’est néanmoins un lieu d’échange et de recueil, avec en son centre un bassin à oiseau orné d’une décoration végétale. Plantes en pots et grimpantes sont soigneusement entretenues, conférant au lieu une ambiance exotique toute particulière.
Neftis
De tout temps, Knightsbridge a fait partie des quartiers les plus riches de Londres, accueillant la crème de la population urbaine. Il n’y avait donc aucun doute quant au fait que c’était bien là que les adeptes de Neftis devraient se retrouver.

L’immense demeure qui accueille leurs réunions au standing on ne peut plus élevé, possède de hautes grilles dissuadant quiconque serait étranger au cercle de mettre un pied dans la cour et le jardin. La façade, de couleur crème, s’élève vers le ciel sur deux étages et un grenier où, dit-on, se trouverait des collections de peintures n’ayant pas de prix. De nombreuses fenêtres parent les murs, mais les épais rideaux de couleurs sombres empêchent tout curieux de savoir ce qu’il se passe à l’intérieur.

Outre le hall principal, les différents salons, la grande bibliothèque et les autres pièces diverses, une aile en particulier est consacrée aux adeptes de la déesse de l’occulte, à l’intérieur de laquelle de nombreuses vitrines présentent des collections d’objets antiques et de pierreries que n’importe quel musée rêverait de s’arracher.

Un luxueux escalier, spacieux, s’enfonce dans le sol en deux branches au fond de la pièce marbrée pour conduire à la salle la plus privée de la demeure. Celle-ci est minutieusement décorée de marbre clair, crème et rouge, de dorures et de bas-reliefs, ainsi que de tentures et de tapis. En son centre s’élève un bassin à oiseau de facture particulièrement fine, travail d’un véritable maître artisan.
Seth
Située au sous-sol du Plague’s, un lieu à la réputation aussi sombre que la suie, la pièce réservée à aux disciples de Seth est richement ornée, tranchant avec l’ambiance presque barbare qui règne au rez-de-chaussée, où les tables de bois sont sans cesse esquintées voire brisées, où les bouteilles se brisent sur les crânes avec une facilité déconcertante et où les bouches, lorsqu’elles ne s’écrasent pas sur la chair, finissent par éclater sur les pavés.

Marbre brillant, dorures et bas-reliefs décorent en revanche cette salle secrète éclairée par des lampes à huile sans cesse alimentées. A l’image du lieu qui l’héberge, le sanctuaire abrite aussi un imposant bar de bois noir où il vaut mieux surveiller qui prépare les boissons… Seul un élément rappelle qu’il vaut mieux craindre les disciples de Seth : l’imposant, gigantesque et silencieux crâne d’hippopotame qui semble contrôler les allées et venues au-dessus de l’entrée du sanctuaire, jaugeant les disciples de toute sa hauteur.

Derrière l’unique étagère de la pièce se trouve une ouverture connue des seuls disciples, au cas où quelque ivrogne viendrait à pénétrer le sanctuaire. En suivant un couloir étriqué, vous tomberez sur une nouvelle salle, circulaire, au centre de laquelle trône un bassin à oiseau. Si le calme règne en maître au rythme du clapotis de l’eau, cet endroit est propice aux pires complots, puisqu’une cage à oiseau permet d'échanger des messages secrets, mais aussi des offres de contrats aussi malhonnêtes qu’alléchantes, ainsi que des secrets qui ne franchissent que très rarement les limites du culte...